Métiers de la petite enfance : des démarches de prévention multiples

Les métiers de la petite enfance (entre 0 et 6 ans) sont très variés et couvrent de nombreux secteurs professionnels, d’où la difficulté de mettre en place une démarche de prévention unique.

Les métiers de la petite enfance regroupent des activités diverses : crèches associatives, privées ou municipales, jardins d’enfants, écoles maternelles, gardes d’enfants salariés, assistantes maternelles ou parentales, ou encore centres de protection maternelle et infantile (PMI), établissements de soins, etc.

Tous ces métiers, qu’il s’agisse du secteur privé, public ou associatif, sont répartis en différents régimes sociaux.

Il est dès lors compliqué d’adopter une seule et unique démarche de prévention des risques professionnels au sein de ces différents secteurs d’activité.

Une commission spécialisée petite enfance

Récemment, au sein de la mission nationale sur l’aide à domicile de la CNAMTS (Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés), une commission spécialisée sur la petite enfance a été créée. Cette commission est composée des principaux partenaires sociaux représentatifs.

Le but poursuivi par cette commission est de développer une démarche de prévention des risques auprès des professionnels et des employeurs car les chiffres de sinistralité observés (maladies professionnelles ou accidents de travail) auprès de l’ensemble des métiers d’aide à la personne sont extrêmement préoccupants depuis de nombreuses années.

Les personnels travaillant dans ces secteurs sont exposés à des risques tels que les troubles musculo-squelettiques (TMS), le travail isolé, la manutention manuelle des charges ou les chutes de plain-pied par exemple.

Des exemples de démarches de prévention

Malgré ces constats, il existe plusieurs exemples de démarches de prévention développées dans différents secteurs d’activité.

Ainsi, la Mairie de Colomiers, en Haute-Garonne, a mis en œuvre une démarche de prévention des TMS pour l’ensemble du personnel. La démarche a commencé par un diagnostic ergonomique, qui a permis de mettre en évidence l’ensemble des contraintes pouvant favoriser l’apparition ou l’aggravation de TMS (facteurs individuels, environnementaux, organisationnels, psychosociaux, etc.) et de hiérarchiser les priorités dans les actions à mener pour améliorer les conditions de travail des équipes.

Des actions telles que des formations spécifiques à l’attention des professionnels, la constitution des groupes de travail, l’achat ou l’amélioration des matériels adaptés, ont été mises en place. D’autres actions autour des rythmes et des postes de travail ou encore ciblées sur l’amélioration de la communication dans les équipes et entre les équipes ont été également réalisées.

L’association Adessadomicile (Fédération nationale du réseau Aide, soins à domicile et service à la personne) a développé pour ses adhérents un outil d’aide en ligne à la rédaction du document unique d’évaluation des risques professionnels.

Les Editions Tissot vous proposent également un schéma récapitulatif pour vous aider à formaliser votre document unique, extrait de leur documentation « Schémas commentés en Santé Sécurité au travail » :

Formaliser le document unique : schéma récapitulatif (pdf | 1 p. | 35 Ko)

Pour ce qui concerne les travailleurs isolés, il existe des structures permettant d’échanger des informations, de rompre avec l’isolement, d’échanger des pratiques et de proposer des solutions, comme par exemple les relais assistants maternels (RAM), parentaux (RAP) ou mixtes (RAMAP). Ces relais permettent d’assurer un rôle de soutien et d’aide à la prévention de la santé et de la sécurité des travailleurs.

L’Institut médico-éducatif (IMP) pour enfants polyhandicapés « Les amis de Laurence », situé à Paris, a mis en place à destination des stagiaires et des nouveaux embauchés deux journées de formation en interne à la prévention des risques liés à l’activité physique.

Cette formation permet d’apprendre les bons gestes professionnels et vise à prévenir les difficultés liées à l’activité physique du personnel. L’achat de dispositifs matériels tels que des lève-personnes sur rails plafonniers ou des baignoires adaptables en hauteur vient compléter cette démarche de prévention.

Par ailleurs, les familles (parents, grands-parents et nounous) qui le souhaitent sont formées aux techniques de manutention lors d’une séance de groupe. Enfin des sessions individuelles sont également proposées afin d’aborder les techniques spécifiques à l’enfant concerné, en fonction de son handicap.

Référence : Revue Travail & Sécurité n°736 « Petite enfance. Elle court, elle court la prévention », février 2013.

Editions Tissot

 

Source : Métiers de la petite enfance : des démarches de prévention multiples (27/03/2013) _ Editions Tissot

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