Baromètre de la Prévention des Risques Professionnels en entreprise

Classé dans la catégorie : Général

les tout nouveaux résultats européens dévoilés par DEKRA Industrial.

Zoom sur la France : des accidents du travail qui ne baissent plus, et des maladies professionnelles qui progressent moins vite, mais :

  • une hausse des accidents mortels et de ceux ayant entrainé une incapacité permanente,
  • Les femmes de plus en plus touchées (+ 21%)
  • Une génération 3 fois plus soumise aux risques : les moins de 20 ans.

Leader européen de l’inspection et de la certification dans les domaines du bâtiment, de l’industrie, de l’environnement et du transport, DEKRA Industrial a reconduit en 2013 son enquête sur la prévention des risques en entreprise. Un tour d’horizon, effectué auprès de 2 000 personnes (dont 900 en France) en charge de la prévention en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Pologne qui, s’il révèle une stabilisation du nombre d’accidents du travail, met en lumière de nouveaux phénomènes préoccupants.

Entre stabilisation et dégradation : la France oscille

60 milliards d’euros, c’est le coût estimé des accidents du travail et des pertes de potentiel liés aux maladies professionnelles et à l’absentéisme, soit 3% du PIB National (BIT/EU-OSHA). Au niveau mondial, ce coût est estimé à 4% du PIB, soit plus de 2000 milliards d’euros.

En 2013, 81% des entreprises interrogées déclarent ne pas avoir subi de sinistres au cours des 2 dernières années, contre 89% deux ans plus tôt. Soit un recul de 8 points. La cause ? Les salariés, si l’on en croit le panel interrogé. En effet, 84% des entreprises considèrent que le comportement des salariés est un facteur d’accroissement des risques d’accidents dans l’entreprise. Un résultat à modérer, lorsque l’on considère que 40% des entreprises de plus de 5000 collaborateurs estiment que la pression croissante mise sur les salariés aggrave le risque d’accident (20% des sociétés de moins de 50 personnes font le même constat).

Mais, si 79% des entreprises interrogées énoncent utiliser la prévention pour communiquer auprès de leurs collaborateurs (via des campagnes d’affichage, des équipements de protections individuelle, des formations…), le document unique, pourtant obligatoire depuis 2001, n’est à jour que dans 60% des cas. Or, comme le souligne Bernard Le Coupanec, directeur général adjoint de DEKRA Industrial « Il est indispensable pour bâtir une stratégie de prévention efficace et pérenne. Mis à jour au minimum une fois par an, il permet de mettre en lumière les risques et de lister en conséquence les solutions à mettre en place ».

Les Françaises et les jeunes actifs : deux publics à risque

Si les accidents du travail concernent encore aujourd’hui deux hommes pour une femme, il n’en demeure pas moins que les deux populations connaissent, depuis 10 ans, des évolutions diamétralement opposées concernant leur situation face au risque. Le nombre d’accidents concernant les femmes ayant augmenté de 21.8% entre 2001 et 2011 alors que celui concernant les hommes a baissé, sur la même période, de 18,6%. Dans le même temps, les maladies professionnelles affectant les femmes ont augmenté de 179,5% alors qu’elles n’ont augmenté « que » de 92% chez les hommes (Source Anact/INRS). Ce phénomène s’explique, notamment, par le cumul des charges professionnelles et familiales qui les concerne plus particulièrement.

Outre le genre, l’âge reste un facteur de disparité dans les risques encourus. En effet, une étude publiée par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) indique que, à durée d’exposition égale, les salariés de moins de 20 ans ont trois fois plus d’accidents que ceux de 50 à 59 ans. Les 20-29 ans ne sont guère plus épargnés avec un taux d’accidents deux fois plus élevé que les 50-59 ans. Le manque d’expérience et de maturité, ainsi que le fait que les jeunes soient affectés à des postes plus exposés sont des facteurs pouvant expliquer ces chiffres. La précarisation des conditions de travail et le rapport des jeunes au risque contribuent également à les exposer davantage à des situations accidentogènes.

Autre enseignement : les entreprises françaises gardent les bons réflexes

L’utilisation des équipements de protection individuelle (92 %), l’affichage interne de consignes (91 %), la formation des collaborateurs (90 %), la mise aux normes des installations (87 %), les procédures, consignes et modes opératoires (86 %)… sont des mesures fréquemment utilisées par les entreprises françaises. Les résultats sont sans appel et témoignent d’habitudes bien ancrées dans les groupes de l’hexagone. S’il est excessif de parler de véritable culture de la prévention, on ne peut qu’applaudir ces bons réflexes désormais intégrés par près de 9 entreprises françaises sur 10.

Si la France (74 %) est loin derrière l’Allemagne (85 %) dans le domaine de l’analyse des accidents, elle n’a pas à rougir de sa performance puisqu’elle devance très nettement la Pologne (40 %) et les Pays-Bas (36 %). Même constat concernant la plupart des autres axes de prévention où la France fait presque toujours jeu égal avec son voisin d’outre-Rhin. Les entreprises françaises sont néanmoins en retrait dans un domaine, celui du suivi des propositions des CHSCT. Là où nos collègues allemands affichent un taux d’utilisation de plus de 80 %, la France dépasse à peine les 75 %. Pourtant, en tout juste quelques années cet indice a augmenté de 20 points. Un très bel effort des groupes français, en temps de crise, qui, à défaut de lancer des actions tous azimuts en matière de prévention, n’hésitent pas à consulter davantage pour chercher des bonnes pratiques ou des conseils avisés.

Voir la version graphique du baromètre de la prévention des risques 2014.

Auteur : communiqué de DEKRA Industrial.

Méthodologie

Dans le cadre de cette enquête, DEKRA Industrial a interrogé plus de 2000 personnes en charge de la prévention en Allemagne, en France, aux Pays-­‐Bas et en Pologne. En France, ce sont plus de 900 personnes qui ont été questionnées du 25 avril au 6 juin 2013. En Allemagne ce sont près de 800 personnes en charge de la prévention des accidents dans leur entreprise qui ont répondu du 11 avril au 24 mai 2013 ; tandis qu’aux Pays-­‐Bas et en Pologne, ce sont plus de 300 personnes qui ont participé à cette enquête entre le 30 ai et le 16 juillet 2013 et du 21 mai au 1er juillet 2013.

Les résultats et évolutions rapportés dans ce document sont issus des données déclarées par les répondants en 2013, des données collectées lors de nos enquêtes précédentes (2004, 2006 et 2011) et des données fournies par d’autres organismes de la prévention des risques cités dans les sources.

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