Sécurité des travailleurs derrière les véhicules lourds

Plusieurs accidents graves impliquant des véhicules en marche arrière sont enregistrés chaque année.

Il est donc primordial d'assurer la conception optimale des signaux avertisseurs de recul afin d'alerter les travailleurs et de les aider à localiser le véhicule en marche arrière, tout en limitant la gêne due au bruit. Une étude de l'IRSST a comparé un nouveau type d'alarmes de recul pour les véhicules lourds aux alarmes traditionnelles en regard de la sécurité des travailleurs.

Une étude de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) compare un nouveau type d’alarmes de recul pour les véhicules lourds aux alarmes traditionnelles en regard de la sécurité des travailleurs. Comparativement aux alarmes tonales (bip-bip), la nouvelle technologie utilise un signal à large bande qui génère un bruit différent (pschitt-pschitt) et serait, selon le fabricant, plus sécuritaire.

Pour effectuer la comparaison, les chercheurs ont réalisé deux ensembles d’essais. Ils ont d’abord mesuré, sur le terrain, le champ sonore émis par les alarmes de recul dans des conditions semblables à celles qu’on retrouve en milieu de travail. Par la suite, en laboratoire, ils ont demandé à des participants d’accomplir des tâches associées à la perception des alarmes (seuils de détection, localisation auditive, évaluation du degré d’urgence, etc.) en fonction de divers paramètres tels l’exposition au bruit ambiant et le port de protecteurs auditifs sous forme de coquilles ou de bouchons.

Résultats

Bien que certains aspects doivent faire l’objet de plus de recherche, les chercheurs ne voient pas de contre-indication à utiliser ce type d’alarme puisqu’il permet d’obtenir « un champ sonore beaucoup plus homogène derrière les véhicules et plus facile à localiser dans l’espace ». Ils formulent toutefois des recommandations. « Afin de tirer le meilleur parti des alarmes à large bande, celles-ci devraient être ajustables en fonction du bruit ambiant. Leur emplacement sur les véhicules devrait être optimisé. De plus, notre étude a démontré que si l’on ne prend pas en compte les facteurs d’atténuation du bruit des équipements de protection et qu’on évalue seulement la facilité de localisation auditive du danger, il serait préférable d’utiliser des bouchons, plutôt que des coquilles. Les travailleurs devraient aussi être familiarisés avec l’alarme à large-bande avant son utilisation dans les milieux de travail », explique un auteur de l’étude, le chercheur Hugues Nélisse de l’IRSST. Les chercheurs ont aussi déterminé que l’alarme de recul à large bande est conforme à la norme SAE J994.

Télécharger le rapport.

Auteur : Jacques Millette, Responsable des affaires publiques à l'IRSST.

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