Evaluation des risques psychosociaux au travail : la statistique, un bon outil ?

Classé dans la catégorie : Général

Le mal être au travail a été l’un des grands sujets de préoccupation des pouvoirs publics ces derniers mois, au lendemain de plusieurs suicides déplorés dans certaines grandes entreprises.

Le mal être au travail a été l’un des grands sujets de préoccupation des pouvoirs publics ces derniers mois, au lendemain de plusieurs suicides déplorés dans certaines grandes entreprises. Face à ce malaise grandissant, une certaine frénésie de déclarations a pu se faire jour. Cependant, les solutions réelles restent difficiles à déterminer, notamment parce que manque une évaluation précise du phénomène. C’est l’une des principales observations du collège d’experts pluridisciplinaires réunis sous l’égide de l’Insee ayant remis hier un rapport à Xavier Bertrand sur l’évaluation des risques psychosociaux au travail. « Les questionnaires les plus récents proposent la mesure d’un nombre assez élevé d’indices. S’il y a finalement une certaine convergence dans la conception des questionnaires (…) aucun questionnaire ne s’impose aujourd’hui comme un standard ».

Pas d’indice unique

Pour combler cette lacune, le ministère de la santé souhaitait pouvoir disposer d’un outil statistique simple, d’un indicateur unique permettant d’évaluer le niveau de risque de troubles psychosociaux au travail. Cette ambition semble cependant une chimère pour les experts coordonnés par Michel Gollac, du Centre de recherches en économie et statistique (CREST). « Il n’est pas possible, au vu des connaissances actuelles, de synthétiser l’ensemble des facteurs de risque en un indice unique. La publication de plusieurs indices synthétiques (…) est un compromis intéressant » analysent les auteurs du rapport.

Six indicateurs

Au total, ces derniers préconisent la création de six indicateurs. L’intensité du travail et le temps de travail, éléments pouvant favoriser le développement de certains troubles psychosociaux pourront d’abord être étudiés. Les auteurs évoquent ensuite la notion « d’exigences émotionnelles ». Ces dernières « sont liées à la nécessité de maîtriser et façonner ses propres émotions, afin notamment de maîtriser et façonner celles ressenties par les personnes avec qui on interagit lors du travail » expliquent les auteurs. Troisième champ à investir : la question de l’autonomie au travail qui suppose notamment de mesurer « la latitude décisionnelle » des salariés. Le rapport préconise en outre de se pencher sur « les rapports sociaux au travail » qui supposent par exemple de s’intéresser à la participation de chacun au sein de l’entreprise, aux relations avec la hiérarchie ou encore à l’évaluation du travail. Enfin, les deux derniers phénomènes à étudier pour mesurer les risques psychosociaux sont les conflits de valeur et l’insécurité au travail. Cette dernière notion recoupe tout à la fois la fragilité de l’emploi que les changements de conditions de travail

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Auteur : Puzzle-Concept

Réactions...

direction le :

Nous sommes une fois de plus dans le n'importe quoi ! La société française est très fragilisée par son immaturité . Les problèmes personnels sont le plus souvent à l'origine de ces troubles . Une politicienne vertueuse par pur electoralisme a ajouté la réduction du temps de travail ce qui a accru la course à la productivité qui elle-même fort heureusement a pu sauver quelques entreprises et ses emplois (fort heureusement) . J'imagine que l'employeur aura la responsabilité supplémentaire de faire la nounoue .
Les patrons en ont de plus en plus marre de ces culpabilités

Webmaster le :

Je trouve que c'est irresponsable de dire "Les problèmes personnels sont le plus souvent à l'origine de ces troubles". Il est humain d'avoir besoin de reconnaissance au seing de la société, ce qui passe essentiellement par la reconnaissance de son activité dans le monde professionnel (1/3 de notre vie). Il n'est certes pas facile de diriger une entreprise, et je n'envie pas cette place, mais il faut prendre conscience que le bien-être des employés ne peux qu'amener à une augmentation de l'efficacité de l'entreprise. Si les employés n'ont aucune respectabilité envers leur dirigeant, il très peu probable que les employés aient envie de se "défoncer" pour lui... Et pire dans le cas d'un patron caractériel, cela implique un turnover plus important et donc des frais supplémentaires... je parle en connaissance de cause, j'ai travaillé dans une entreprise d'une quinzaine de personnes qui a vu démissionner 5 personnes en quelques mois. Ce n'est certainement pas ce qu'il y a de plus rentable.

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