Pourquoi la réforme va dans le bon sens

Classé dans la catégorie : Général

Le projet de réforme des services de santé au travail a donné lieu à de nombreuses réactions négatives et affirmations erronées. Rares sont les analyses qui reconnaissent les progrès sensibles qu'il apporte pour la protection de la santé des travailleurs.

Certains commentaires laissent penser que l'indépendance technique des médecins du travail serait remise en cause, et que les employeurs pourraient leur dicter leurs propres conclusions. C'est vraiment faire peu de cas de l'honnêteté intellectuelle et de la compétence des médecins du travail. Personne ne remet en cause l'efficacité de notre système de santé au travail. A-t-il permis d'éviter le drame de l'amiante ? Personne ne s'interroge sur la pertinence des principaux outils des médecins du travail que sont encore trop souvent les examens médicaux périodiques non ciblés et les avis d'aptitude. N'est-il pas possible de mieux utiliser les compétences d'un corps de médecins hautement spécialisés ? L'avis d'aptitude protège-t-il le salarié contre tout risque d'accident du travail ou de maladie professionnelle ?

Face à ce tumulte médiatique profondément déprimant, il me tient à coeur de faire entendre la voix d'un médecin qui a consacré près de quarante ans de vie professionnelle à la santé au travail, et aperçoit enfin la possibilité d'une réforme en profondeur, mettant l'accent sur la lutte pluridisciplinaire contre les risques professionnels, plutôt que sur le constat et la réparation de leurs effets sur la santé des travailleurs. Cette opportunité, j'en suis persuadé, il ne faut pas la laisser passer.

La traçabilité des expositions professionnelles est l'une des principales mesures instaurées par le projet. C'est une démarche indispensable pour mieux informer et conseiller les salariés et les employeurs afin de prévenir les risques du travail. La suite logique serait l'ouverture d'un support électronique permettant aux médecins du travail de renseigner les expositions professionnelles et aux médecins traitants d'en prendre connaissance. L'attribution de missions de santé au travail à des médecins généralistes ou à d'autres spécialistes, bien conçue et organisée, est une opportunité exceptionnelle pour diffuser une culture de prévention et de santé au travail, pour renforcer les relations entre médecins du travail et médecins traitants, pour rendre plus attractive la médecine du travail, ou encore pour mieux prévenir la réinsertion professionnelle et mieux assurer le suivi post-professionnel des travailleurs.

Au total, ce projet n'est pas l'enterrement de la médecine du travail annoncé par ses détracteurs. Il contient beaucoup d'éléments très positifs, des facteurs de progrès notables pour la prévention des risques professionnels.

Auteur : Gilles Leclercq pour Les Echos, médecin conseil à l'ACMS (Association interprofessionnelle des centres médicaux et sociaux de santé au travail de la région Ile-de-France).

Réactions...

Michel Tsigg le :

Le dr Leclercq a toujours été du côté des patrons (cf. son rôle de conseiller de la Direction à l'ACMS). On comprend facilement qu'il approuve cette réforme inspirée par le MEDEF. Son évocation du scandale de l'amiante est particulièrement indécente dans la mesure où son service n'a rien fait de concret sur cette question majeure et pas plus aujourd'hui qu'hier, alors que l'ACMS a toute lattitude pour agir. Que n'a-til lui même utilisé ssa fonction pour mettre en oeuvre une politique en ce domaine ? De même sur la question des visites systématiques car la direction de l'ACMS a toujours mis la pression sur les médecins sur ces visites qui justifient les cotisations et rapportent de l'argent au détriment d'une véritable politique de protection de la santé des travailleurs.

Webmaster le :

Vous avez raison de préciser tout ceci, après quelques recherches, je suis "tombé" sur cet article : "Valses avec DARCOS".

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