Accidents routiers au travail

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Deux études pour un portrait complet.

Les accidents de la route au travail (ART) comptent pour 2 % des accidents du travail. Ils sont responsables de 25 % à 30 % des décès accidentels au travail, ce qui en fait la première cause de ces pertes de vie, tant au Québec qu’ailleurs au Canada, aux États-Unis et en Europe. Les victimes sont camionneurs, policiers, livreurs, ambulanciers, travailleurs de la construction, représentants... Il existe peu d’études sur les caractéristiques et les facteurs de risque propres à ces accidents du travail.

Peut-être a-t-on longtemps pensé qu’il s’agissait d’accidents routiers comme les autres ? Menées par l’IRSST à la demande de la CSST, deux études jettent aujourd’hui un peu de lumière sur le sujet et établissent les bases pour de futures actions de prévention et de recherche.

Étude 1 : Une revue de la littérature

Pour dresser un premier portrait de la situation, une revue de la littérature scientifique s’imposait. Les chercheurs ont analysé en détail 162 documents pour recenser tous les facteurs de risques associés aux accidents routiers du travail. Ils ont utilisé un modèle qui permet de les répertorier selon leur lien de « proximité », plus ou moins direct, avec l’accident (Tableau Faits saillants et autres exemples de facteurs de risque... ). Ce modèle ne tient toutefois compte que des accidents impliquant des conducteurs et des passagers de véhicules, et non ceux où des travailleurs à pied sont en cause. C’est pourquoi cette première étude traite séparément du cas spécifique des accidents impliquant des travailleurs de chantiers routiers (voir l’encadré page 20).

Étude 2 : Analyse de données québécoises

Les chercheurs ont aussi analysé le contenu apparié de deux banques de données québécoises pour la période de 2000 à 2008, soit celles de la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST) et de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Patrice Duguay, démographe et professionnel scientifique à l’IRSST, explique comment ces deux sources d’information se complètent. « Les données de la CSST renseignent, entre autres, sur le sexe, l’âge et la profession du travailleur, sur la blessure et sa gravité, mais ne donnent aucune précision sur les circonstances des accidents. Les données de la SAAQ, elles, proviennent du rapport du policier, qui se prononce entre autres sur les causes les plus probables. On y trouve les circonstances immédiates de l’accident, comme les conditions météo, l’état de la route, le type de véhicule, etc. D’un autre côté, si l’on avait juste considéré les données de la SAAQ, on n’aurait pas su qui était au travail et qui ne l’était pas. C’est le recoupement des deux banques de données qui a permis cette analyse. »

L’analyse statistique

Patrice Duguay poursuit son explication : « L’avantage de la méthode que nous avons utilisée, c’est qu’elle tient compte de toutes les variables en même temps. Il en ressort des “types” d’accidents (segments) présentant des caractéristiques propres, qui les différencient les uns des autres et de la moyenne. Par exemple, pour les accidents qui se produisent principalement dans des zones de basse vitesse, on trouve plus fréquemment certaines catégories particulières de travailleurs. Autre exemple, l’analyse a aussi fait ressortir les accidents impliquant principalement des véhicules d’urgence (voiture de police, ambulance, camion de pompier) comme ayant leurs caractéristiques propres. »

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Auteur : IRSST.

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