Plus de 27% des travailleurs identifiés comme vulnérables

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Entre 2008 et 2010, un partenariat entre Services de santé au travail (SST) et Centres d'examens de santé de l'Assurance maladie (CES) a été expérimenté. L'objectif ? Faciliter l'accès à la prévention et aux soins des travailleurs en situation de vulnérabilité sociale.

Le but de ce partenariat était d'identifier les travailleurs vulnérables au cours de la visite médicale du travail et à leur proposer le bilan de prévention réalisé par les CES. Il avait pour objectif principal d'évaluer la faisabilité du partenariat : calcul du taux de vulnérabilité des salariés et des taux de proposition, d'acceptation et de réalisation du bilan de prévention.

Dans ce cadre, un questionnaire socio-économique a été auto administré dans un échantillon aléatoire de salariés à leur arrivée au service de santé. Ce questionnaire comportait le score Epices, score individuel de précarité reposant sur 11 questions.

Au total, 32 SST et 20 CES ont participé à l'expérimentation ; 192 médecins du travail ont administré le questionnaire dans un échantillon aléatoire de 15 692 salariés.

Plus de 27% des travailleurs identifiés comme vulnérables

Parmi les 15 692 travailleurs de l'expérimentation, 4 272 (27,2%) ont été identifiés comme vulnérables selon le score Epices. Un bilan de prévention (examen clinique, para-clinique et biologique) a ensuite été proposé aux salariés ainsi identifiés comme vulnérables, ainsi qu'à d'autres salariés présentant des situations individuelles défavorables selon l'appréciation du médecin du travail (suivi médical absent ou irrégulier, problèmes sociaux).

Près du quart des travailleurs vulnérables ont adhéré à la démarche de prévention en se rendant dans un CES : 23,2% (1 015/4 365).

Un état de santé dégradé

Comparés aux travailleurs non vulnérables, les travailleurs de l'expérimentation ont un état de santé dégradé pour la plupart des indicateurs : comportements à risque, non recours aux soins, santé perçue et mesurée.

De plus, il faut noter des secteurs et types de professions pour lesquels la proportion de travailleurs vulnérables était significativement supérieure à la moyenne de l'échantillon (27%) : bâtiment (36%), services aux entreprises (sécurité (45%), entretien et nettoyage (53%)), services aux particuliers (auxiliaire de vie (34%), ménage à domicile (64%)), hôtellerie (36%), restauration (34%) et commerce de détail (29%). À l'opposé, les risques de vulnérabilité sociale étaient significativement inférieurs à la moyenne pour les secteurs suivants : finance (12%), assurances (18%), droit et comptabilité (7%), informatique et communication (15%), création artistique (12%), administrations publiques (18%) et santé humaine (19%).

L'extension du partenariat

Une enquête de satisfaction a montré une évaluation positive de l'expérimentation. Par ailleurs, une proportion importante des travailleurs vulnérables a pu bénéficier du bilan de prévention.

Ce constat a justifié de proposer l'extension d'un partenariat entre SST et CES, dans le but d'améliorer l'action des CES en direction des publics vulnérables et de faciliter l'accès à la prévention, au parcours coordonné de soins et à divers relais dans le champ de la promotion et de l'éducation pour la santé, et ainsi de contribuer au maintien dans l'emploi des travailleurs vulnérables.

Auteur : Par Marianna Reyne, actuEL-HSE.

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