Ceux-ci, conçus spécifiquement pour altérer les performances des ordinateurs, voire les mettre définitivement hors d'usage, sont devenus une plaie du quotidien avec laquelle il faut composer. Les utilisateurs de mac et de logiciels libres du type Linux ont longtemps cru être à l'abri des hackers et autres fous du virus, sociopathes en tous genres, mais ils ont dû déchanter, car les attaques informatique les visent maintenant de plus en plus, au même titre que les produits Microsoft. C'est au point que certains chercheurs en viennent à se dire que l'Internet actuel est irrécupérable et qu'il faut en créer une autre version sécurisée.

L'apparition de virus de plus en plus contagieux, en provenance particulièrement d'Europede l'Est et de Russie, a semé plusieurs fois la panique chez les internautes ces derniers mois. Le dernier connu, Conficker, a infesté plus de 12 millions de machines, mettant hors d'usage au passage le réseau interne de la marine française. Et il semblerait que ce virus n'ait pas fini de commettre des dégâts et a le potentiel de mettre hors d'usage des pans entiers de l'Internet. Mais en dépit de cette faille de sécurité majeure, les réseaux sécurisés résistent plutôt bien aux attaques informatiques.

D'où l'idée de créer des sortes de communautés virtuelles sur le modèle des « gated communities » qui fleurissent aux États-Unis. L'idée est que les internautes qui voudraient bénéficier d'un espace d'échanges sécurisé seraient obligés de laisser des composantes permettant de les identifier et de voir certaines de leurs opérations restreintes. Les concepteurs à l'origine de l'Internet, préoccupés d'échanges entre militaires ou entre universitaires, n'avaient pas pensé ce monde virtuel comme devant être policé.

Les chercheurs de l'université de Stanford, berceau d'Internet, ont mis au point les bases du nouvel Internet sur les ruines de l'ancien. Ce sera un réseau plus sécurisé et mieux adapté aux applications mobiles que l'actuel Internet. Il permettra également une meilleure traçabilité des utilisateurs au profit des forces de police cybernétique. Dès cet été, une version expérimentale sera en service au sein de huit universités aux États-Unis. L'avenir montrera si ce n'est qu'une utopie de plus.

Auteur : Gaël Marchand, metier-securite.fr