Travail par fortes chaleurs

Les mesures à prendre par les employeurs et les salariés.

Que le thermomètre grimpe en été, rien de plus naturel ! Mais il ne faut pas s'y tromper : la hausse des températures met notre organisme à rude épreuve, notamment au travail. Comme le rappelle l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) “la canicule ou des conditions inhabituelles de chaleur sont à l’origine de troubles pour la santé voire d’accidents du travail dont certains peuvent être mortels”. Lors des périodes de fortes chaleurs, employeurs et salariés sont donc tenus de prendre des mesures pour réduire les risques qu'elles entraînent.

Le rôle de l'employeur : adapter l'organisation du travail

Les fortes chaleurs constituent un vrai danger pour la santé. Le Code du travail fait donc obligation aux employeurs de prendre en compte les facteurs météorologiques dans leurs actions de prévention des risques, et ce dès la rédaction du document unique d'évaluation des risques. C’est, du reste, la meilleure façon d’être prêt à prendre les mesures nécessaires lorsque le thermomètre grimpe. Car dans ces circonstances, il est du ressort de l’employeur de :

Modifier le rythme et l'organisation de travail de façon, notamment, à privilégier le travail durant les heures les moins chaudes de la journée, à augmenter la fréquence des pauses de récupération, à limiter le temps d'exposition au soleil grâce, par exemple, à une rotation des tâches, lorsque cela est possible, et à limiter drastiquement le travail isolé.

Réduire les efforts physiques en laissant plus de latitude aux salariés pour adopter leur rythme de travail, en reportant à plus tard les tâches les plus dures et en recourant le plus possible aux aides mécaniques à la manutention.

Prendre des mesures pour réduire la chaleur et ses effets, notamment en assurant l'accès à des sources d'eau potable et fraîche sur le lieu de travail, en prévoyant des zones de repos ombragées, voire climatisées, en recourant aux moyens techniques tels que les ventilateurs, brumisateurs, stores, abris, etc.

D'informer les salariés sur les risques induits par la chaleur, car ceux-ci sont souvent mal connus et sous-estimés. Il convient notamment de faire comprendre l'importance de la “période d'acclimatation” de 8 à 12 jours durant laquelle le corps humain éprouve le plus de difficulté à s'adapter, de sensibiliser les personnes à risque (salariés en surpoids, âgés, femmes enceintes, présentant des troubles respiratoires, etc.), et d'apprendre à reconnaître les symptômes d'un “coup de chaleur” (voir encadré ci-dessous).

Le rôle du salarié : veiller sur lui-même et ses collègues

Comme tous les risques, ceux induits par la chaleur ne peuvent être combattus efficacement sans la vigilance et l'engagement de chaque salarié. En cas de chaleur inhabituelle, les salariés doivent veiller à adapter leur rythme de travail mais également :

Contribuer à réduire les effets de la chaleur en buvant régulièrement, en portant des vêtements amples, légers et de couleurs claires, en se protégeant la tête du soleil, en privilégiant les zones d'ombre lors du travail en extérieur et en évitant les boissons alcoolisées.

Limiter les sources de chaleur en pensant par exemple à éteindre le matériel électrique non utilisé : lampes, imprimantes, ordinateurs, etc.

Porter une attention redoublée à ses collègues de façon à pouvoir les assister, voire leur porter secours, s'ils présentent des symptômes de déshydratation ou de coup de chaleur.

Cesser toute activité aussitôt que des symptômes de malaise se font sentir et en alerter ses collègues. En aucun cas ne prendre le volant après l'apparition de ses symptômes.

Pour aller plus loin : L’INRS propose un dossier complet sur le travail par fortes chaleurs, consultable en ligne sur www.inrs.fr.

“Coup de chaleur” : ayez les réflexes qui sauvent !

Maux de tête, étourdissements, fatigue, peau sèche et chaude, désorientation, agitation, perte de conscience... Ce sont les symptômes d'un coup de chaleur pouvant entraîner le décès de celui qui en est victime. Si vous les constatez chez un collègue, la conduite à tenir consiste à :

  • Alerter les secours : Samu (15) ou Pompiers (18).
  • Amener la victime dans un endroit frais et bien aéré.
  • La déshabiller ou desserrer ses vêtements.
  • Arroser la victime ou placer des linges humides sur la plus grande surface corporelle possible, en incluant la tête et la nuque, pour faire baisser sa température corporelle.
  • Si la victime est consciente, lui faire boire de l'eau fraîche.
  • Si la victime est inconsciente, la mettre en position latérale de sécurité, en attendant les secours

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

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