Le risque des entorses de chevilles des pompiers agravé par les "rangers"

Le port de Rangers ou de bottes surexpose les soldats du feu aux entorses de cheville.

Traiter et prévenir efficacement avec Myolux : les tests et protocoles des SDIS de la Vendée et des Yvelines.

Face aux enjeux d’organisation et de budget représentés par les entorses (100 000 euros par an et par SDIS en moyenne !), trois SDIS ont initié des tests avec le nouveau dispositif Myolux. Récemment terminée, l’étude du Dr Trédaniel, médecin chef du SDIS de Vendée, conclut à la nécessité, l’efficacité et la faisabilité d’un suivi avec ce dispositif.

Les pompiers : surexposés aux entorses de chevilles

Le port régulier de chaussures type rangers ou bottes déconditionne les muscles qui stabilisent les chevilles. Les sapeurs-pompiers développent donc au fil du temps une surexposition aux problèmes d'instabilité des chevilles. En 2009 déjà, le Lieutenant Colonel Audfray notifiait l’entorse de cheville comme le traumatisme le plus fréquent chez les SP(1)

L’étude du SDIS Vendée (85)(2)

Le Docteur Tredaniel, Médecin-Chef du SDIS de la Vendée, vient de rendre les résultats cliniques de son étude menée sur les entorses de chevilles. Cette étude met en évidence le taux important des effectifs de sapeurs-pompiers concerné par des déficits qui conditionnent les entorses de cheville à répétition : 65.5% des 212 agents testés au SDSIS Vendée ont déjà subi au moins une entorse de cheville !

Les mesures du SDIS Yvelines (78)(1)

Le SDIS des Yvelines a également entrepris des tests auprès de ses agents. Premiers constats : 63% des agents testés ont déjà subi au moins une entorse de cheville, ce qui confirme qu'en moyenne 2/3 des agents ont déjà eu des ennuis de ce type. De plus, 27% des agents testés présentent des déficits majeurs de proprioception et/ou de force des muscles qui stabilisent la cheville: cela les expose clairement au risque de récidive. Après 7 semaines de pratique des protocoles Myolux, ces paramètres se sont clairement améliorés chez ces agents.

Un double enjeu pour les SDIS : soigner et prévenir

De l’efficacité des méthodes de rééducation

Particulièrement handicapante pour les pompiers, l’entorse de cheville se doit d’être traitée par un protocole efficace, à même de réduire significativement le risque de récidive. Les études scientifiques concluent au manque d’efficacité des protocoles traditionnels pour enrayer le phénomène de multi-récidives, très fréquent sur ce type de traumatisme(3).

De même, l’étude du Dr Trédaniel(2) fait le constat de chevilles déficientes dans 40 à 46% des cas, selon que le patient a ou non suivi une rééducation auprès d’un kinésithérapeute : une différence mineure, qui semble confirmer le manque d’efficacité des méthodes rééducatives traditionnelles.

A l’inverse Myolux fait ses preuves, faisant chuter à 3% le taux de récidive, habituellement constaté au-delà de 50%(5).

Détecter pour mieux prévenir

En complément et pour une bonne gestion des équipes, la prévention de la première entorse se montre également essentielle auprès de ce type de population à risque.

Outre le travail de renforcement musculaire et de proprioception ciblés, Myolux est le seul outil au monde qui permet également de diagnostiquer facilement et rapidement les déficits éventuels afin de déterminer les bénéficiaires prioritaires d’un suivi préventif.

L’étude du Dr Trédaniel a ainsi permis de détecter des chevilles présentant des déficits fonctionnels chez 18% des personnes sans antécédent d’entorse.

Efficace et adapté aux SDIS : Myolux en Vendée

L’étude du Dr Tredaniel conclut à la nécessité de « la mise en place d’un protocole de détection des déficits afin d’orienter la prise en charge clinique ou préventive ».

En conclusion de son étude, le SDIS de Vendée décide de mettre en place des actions préventives adaptées au niveau de déficit de chacun : « Les agents concernés par les déficits les plus sévères recevront un bilan clinique complémentaire par un médecin du service de santé et une remise à niveau leur sera proposée par le biais des protocoles Myolux, soit chez un kinésithérapeute local, soit au sein du SDIS. Les agents concernés par des déficits plus modérés suivront un protocole spécifique piloté par des moniteurs EPS au sein du SDIS. Les agents sans déficits particuliers suivront un protocole préventif adapté au moyen des dispositifs Myolux Soft. ».

En pratique : Myolux au sein du SDIS de la Vendée :

Une fois les tests préliminaires réalisés en janvier 2012, l’étude d’envergure a démarré en janvier 2013. Les exercices de prévention avec Myolux ont été intégrés à la préparation physique à compter de juin 2013.

Face à une moyenne de coûts supérieurs à 100 000 euros par an et par SDIS (30 entorses de cheville par an et par SDIS sont répertoriées), le budget alloué par le SDIS Vendée pour leur traitement et prévention s’élève entre 8 000€ et 10 000€.

Les exercices s’intègrent selon 1 séance hebdomadaire de moins de 10 minutes intégrée à la préparation physique et supervisée par les moniteurs EPS. En parallèle, les agents qui le souhaitent peuvent faire des séances supplémentaires en autonomie au moyen du dispositif Myolux Soft destiné aux particuliers.

 

  1. Etude Colonel Audfray (2009) : analyse de l’accidentologie liée aux Activités Sportives des Pompiers
  2. Etude SDIS Vendée : Janvier à Juin 2013, réalisée sur 212 sapeurs pompiers professionnels
  3. Etude SDIS Yvelines : décembre 2011, 22 sapeurs-pompiers, St Cyr l’Ecole
  4. Postle et al. (2012). Effectiveness of proprioceptive exercises for ankle ligament injury in adults: A systematic literature and meta-analysis. Manual Therapy
  5. Terrier et al. (2012). Prise en charge des entorses externes de cheville : étude clinique préliminaire sur l’efficacité du dispositif Myolux. Journal de Traumatologie du Sport

Auteur : Cevres santé.

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