Que la lumière soit… sans risque !

Qu'ils soient utilisés dans le cadre de procédés industriels ou qu'il s’agisse de rayonnements parasites accompagnant une émission de lumière ou de chaleur, la présence des rayonnements optiques artificiels dans l’environnement de travail est souvent insoupçonnée.

Les risques qu'ils représentent sont généralement mal appréhendés. Les rayonnements optiques artificiels peuvent pourtant être à l'origine de graves atteintes oculaires ou cutanées. Des mesures de prévention existent pour réduire efficacement, voire supprimer, les risques.

L’exposition à des sources intenses de rayonnements optiques artificiels (ultraviolets, visible, infrarouges) n’est pas anodine. Les effets directs immédiats peuvent être multiples : érythème, kératite et conjonctivite. L’étendue de ces lésions dépend de l’intensité de l’émission. Elles sont invalidantes mais néanmoins réversibles. Sur le long terme, l’exposition répétée aux rayonnements optiques artificiels (ROA) peut avoir des conséquences graves : cataractes, cécité partielle voire totale, vieillissement (élastose) et cancers de la peau. La directive européenne 2006/25/CE, transposée en droit français (articles R. 4452-1 à R. 4452-31 du Code du travail), impose aux employeurs de prévenir les risques liés aux rayonnements optiques artificiels.

De nombreux secteurs d’activité concernés

Métallurgie, imprimerie, agroalimentaire, industrie des matériaux, cosmétique, grande distribution, spectacle vivant, etc., les rayonnements optiques artificiels sont omniprésents dans les environnements de travail. Les appareils d’éclairage intérieur équipés de lampes ou de tube fluorescents, de lampes halogènes, de lampes à vapeur de mercure et aux halogénures métalliques (ou iodures métalliques) constituent les sources de rayonnements optiques les plus fréquemment rencontrées. Ils ne présentent cependant aucun risque lorsqu’ils sont utilisés avec les précautions adaptées. En revanche, des technologies plus récentes, telles que les diodes électroluminescentes (LED), de plus en plus utilisées pour l’éclairage, pourraient présenter des risques spécifiques pour la santé (En savoir plus sur les LED). Certaines LED sont en effet caractérisées par un spectre lumineux à dominante bleue qui peut, sur la durée, être responsable d’atteintes oculaires. Cependant, les sources de ROA les plus préoccupantes aujourd'hui sont principalement liées aux procédés mis en œuvre. Il peut s’agir d’émissions volontaires (désinfection ou impression par UV, contrôle qualité en fluorescence, projecteurs de scènes utilisés dans le secteur du spectacle vivant…) ou encore de rayonnements parasites générés lors du processus de production (métaux et verre en fusion, soudage à l’arc…).

Bien évaluer pour mieux prévenir

Bien que les principaux dangers associés aux ROA soient connus, les risques sont rarement appréciés à leur juste niveau car il est difficile de les identifier. La prévention dépend essentiellement de la pertinence de l’évaluation des risques. Il s’agit, en premier lieu, de repérer les sources de rayonnements et leur domaine spectral d’émission, puis d’évaluer les niveaux et les durées totales d’exposition. Il est notamment possible de s'appuyer sur le logiciel CatRayon développé par l’INRS (le logiciel CatRayon). Si les risques sont avérés, la priorité est de réduire la durée et l'intensité des expositions en mettant en œuvre des protections collectives (écran opaques, confinement ou éloignement des sources de rayonnement…) ou encore en agissant par exemple sur l'organisation du travail (rotation des salariés sur différents postes, signalisation et balisage des zones exposées, agencement des locaux et des postes…). Des modifications légères des processus de production suffissent parfois pour diminuer sensiblement les risques : dans le secteur de la métallurgie par exemple, cela peut consister à réduire un peu la température d’un four ou à en fermer la porte dès que cela est possible. Il est également essentiel de veiller à la conformité et à la bonne utilisation des équipements. Les salariés doivent bien sûr être informés des risques et des mesures de protection à mettre en œuvre. En complément des mesures collectives, des protections individuelles adaptées au type de rayonnement optique doivent être utilisées : écran facial, masques lunettes, crème solaire, gants et vêtements de sécurité…

Les Lasers

Les lasers sont utilisés dans l’industrie pour la découpe, la gravure ou encore la soudure des matériaux. Ils produisent des rayonnements de très grande densité de puissance. Au niveau des yeux, toute exposition est susceptible de provoquer des lésions irréversibles. La mise en œuvre des lasers doit faire l’objet de mesures de prévention spécifiques : confinement du rayonnement optique, étiquetage, formation du personnel, port de lunettes de protection… L’employeur doit également veiller à ce que les machines et composants de sécurité contenant des sources lasers soient conformes aux exigences de la directive machine (2006/42/CE).

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Auteur : INRS.

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