La dépression, un frein à la réadaptation?

Classé dans la catégorie : Général

Des études récentes suggèrent que les symptômes de dépression associés à des lésions musculo-squelettiques pourraient nuire à la réussite de la démarche de réadaptation des travailleurs atteints et donc, à leur capacité à retourner en emploi.

Les connaissances scientifiques actuelles ne permettant pas de dépister ceux chez qui ce problème de santé risque de devenir chronique, les chercheurs ont voulu examiner la valeur prédictive d’un état dépressif sur les résultats des programmes de réadaptation d’individus ayant subi une telle lésion depuis peu de temps.

Parmi tous les problèmes de santé bénins dont souffrent les travailleurs nord-américains, les troubles musculosquelettiques (TMS) chroniques sont les plus coûteux. Au Québec, en 2008, la CSST a versé plus de 547 millions de dollars pour 125 783 TMS qu’elle a reconnus et acceptés au cours de cette année(1). Or, des études récentes indiquent que les symptômes de la dépression pourraient augmenter le risque d’incapacité prolongée des travailleurs atteints. En effet, de 20 % à 50 % de ceux qui éprouvent des douleurs musculosquelettiques montrent aussi des signes de dépression graves et s’absentent du travail deux fois plus longtemps que les individus qui en sont épargnés. Cela est d’autant plus inquiétant que l’Organisation mondiale de la santé prévoit que d’ici à 10 ans, la dépression représentera la deuxième cause d’inaptitude à travailler dans les pays industrialisés. Ainsi, la possibilité de repérer les personnes à risque avant que leur problème ne se chronicise permettrait de prévenir ou de réduire considérablement leur souffrance, ce qui favoriserait la reprise de leurs activités normales. La relation entre les symptômes dépressifs et les résultats de la réadaptation n’ayant fait l’objet d’études que chez des gens dont la maladie était déjà devenue chronique, une équipe de recherche de l’Université McGill, dirigée par Michael J.L. Sullivan, a avoir une valeur prédictive du rétablissement d’individus ayant récemment subi une lésion musculo-squelettique découlant du travail.

Les chercheurs ont fait appel à la collaboration de six cliniques de réadaptation québécoises pour recruter 225 travailleurs atteints d’un TMS invalidant depuis 12 semaines ou moins. Ces sujets recevaient des traitements de physiothérapie visant le rétablissement de leurs capacités fonctionnelles et bénéficiaient d’un suivi médical. Au début, au milieu et à la fin de leur programme de réadaptation d’une durée de quatre à sept semaines, ils ont passé des tests servant à mesurer leur état de dépression et l’intensité de leur douleur. Les scientifiques ont également évalué s’ils manifestaient ou non une pensée catastrophique, c’est-à-dire la tendance à se concentrer sur la douleur et à en amplifier le danger, et s’ils craignaient le mouvement. Puis, 12 mois suivant la fin de leur traitement, 207 des participants ont répondu à un questionnaire par téléphone. Lire la suite de l'article...

Auteur : IRSST.

(1). Groupe de connaissances et surveillance statistiques, IRSST.

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