L'OCDE consacre la « sphère d'influence des entreprises » et leur responsabilité vis-à-vis des droits humains

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Les pays membres de l'OCDE ont adopté le 25 mai dernier la révision des principes directeurs à l'intention des multinationales. Ces normes, qui engagent les entreprises à adopter des politiques de responsabilité sociale et environnementale, ont été renforcées sur plusieurs points, notamment en matière de droits humains. Les ONG déplorent en revanche l' insuffisance des contrôles et des sanctions pour les entreprises qui refusent de coopérer.

Encourager les entreprises à avoir  « un comportement plus responsable dans le contexte international » : la révision des principes directeurs de l’OCDE, qui constituent un code de conduite non contraignant à destination des grandes entreprises, a actualisé ces principes, en vigueur depuis 1976 et dont la dernière version avait été adoptée en 2000. Réunis à Paris le 25 mai à l’occasion du 50ème anniversaire de l'organisme international, les ministres de 42 pays se sont accordés sur une version comportant de « nouvelles normes, plus strictes », notamment en matière de droits de l'homme. Ce chapitre a été inspiré par les travaux de John Ruggie, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme et les entreprises,  chargé d’un rapport sur le sujet publié en mars. Pour Amnesty, « l'amélioration la plus significative des principes directeurs est l'introduction d'un chapitre particulier sur les droits humains, aligné sur les travaux de John Ruggie. Quel que soit le pays où elles agissent, les entreprises multinationales et leurs filiales sont dorénavant tenues de respecter les droits humains internationalement reconnus dans toutes leurs opérations et relations d'affaires, y compris avec leurs fournisseurs et sous-traitants. » Cette révision a en effet entériné « l'intégration de la chaîne de fournisseurs dans la sphère de responsabilité des entreprises », saluée par l’ONG argentine CEDHA , membre de OCDE Watch (qui regroupe environ 80 ONG). « Les principes directeurs ne s’appliquent plus seulement aux activités de l’entreprise elle-même mais également aux activités de ses fournisseurs et autres entreprises avec lesquelles elle fait des affaires, souligne Victor Ricco du CEDHA. Avec des processus de production de plus en plus externalisés vers les pays en voie de développement, les entreprises multinationales ont une responsabilité qui va au-delà des murs de leurs usines. Ils ne peuvent plus continuer à fermer les yeux face aux comportements irresponsables de leurs fournisseurs et autres partenaires ». Lire la suite de l'article...

Auteur : Véronique Smée, Novethic

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