Après la phase d’inclusion qui a eu lieu entre mai 2003 et juillet 2004 (année T1), le suivi des cohortistes a été réalisé par un auto-questionnaire postal adressé à chaque volontaire à la date anniversaire de son inclusion dans la cohorte. Au total, 1 047 hommes et 1 209 femmes ont répondu à l’auto-questionnaire explorant le parcours professionnel, la santé mentale et les troubles sensoriels au cours de l’année de suivi mai 2004-avril 2005 (année T2). L’évaluation de la dépressivité par le CES_D montre une prévalence de 34 % chez les hommes et 50 % chez les femmes. Ces prévalences diffèrent selon la catégorie socioprofessionnelle : elles sont plus importantes chez les ouvriers (48 % chez les hommes et 55 % chez les femmes) et les artisans commerçants (43 % et 53 %) que chez les cadres (22 % et 42 %). La symptomatologie de stress post-traumatique (SPT) évaluée par l’IES-R montre des prévalences de l’ordre de 15 % chez les hommes et 22 % chez les femmes. Ces prévalences de SPT diffèrent aussi selon la catégorie socioprofessionnelle : les catégories ouvriers (26 % et 37 %), et artisans commerçants (27 % et 44 %) sont plus touchées que les cadres (6 % et 12 %). Ces niveaux de prévalence de trouble de santé mentale témoignent, quatre ans après la catastrophe, de l’importance des troubles ; ils sont concordants avec les précédents résultats publiés dans la cohorte santé "AZF". Dans le domaine des troubles auditifs déclarés, nos résultats montrent l’importance des acouphènes (33 % chez les hommes et 27 % chez les femmes) et de l’hyperacousie (30 % et 39 %). Ces proportions élevées tiennent probablement au mode de recueil au cours de l’année de suivi mai 2004-avril 2005 (auto-questionnaire) qui n’est pas le même qu’à l’inclusion (questionnaire administré). L’analyse des prochaines années de suivi par auto-questionnaire permettra de comparer et de suivre au mieux l’évolution des troubles auditifs.
La cohorte santé "AZF" est prévue pour une durée de suivi de cinq ans. Les résultats de l’année de suivi mai 2004-avril 2005 (T2) confortent ceux de l’inclusion (T1) car montrent la persistance des troubles quatre ans après la catastrophe. Ces résultats s’inscrivent dans la perspective du suivi longitudinal qui permettra d’évaluer les conséquences à moyen terme de l’explosion, principalement dans le domaine de la santé mentale et des troubles auditifs.
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Source : La lettre de la Sécurité