Impact environnemental de l'IA : le voile sur les émissions de CO2 persiste

En 2023, l'intégration de ChatGPT dans divers outils professionnels a marqué un tournant majeur. Cependant, cette avancée s'accompagne d'une consommation énergétique massive, soulevant des inquiétudes quant aux émissions de CO2 associées, en particulier avec l'opacité croissante d'OpenAI, l'entreprise à la barre. Les géants de l'IA suivent la tendance en réduisant leur communication sur des aspects cruciaux tels que le nombre d'utilisateurs, la puissance de calcul nécessaire, et l'emplacement des data centers, contribuant à un flou généralisé alors que le bilan carbone du numérique atteint des niveaux alarmants.

L'expansion rapide de l'intelligence artificielle, alimentée par des technologies génératives comme Midjourney et ChatGPT, engendre une multiplication des data centers et une activité accrue. Cette croissance exponentielle conduit à des déploiements massifs de modèles pour répondre aux requêtes des utilisateurs en temps réel, intensifiant ainsi la pression environnementale.

Malgré cela, le secteur de l'IA préfère éviter le sujet des impacts écologiques, comme illustré par l'absence de mention de ces enjeux lors du sommet mondial sur les risques liés à l'intelligence artificielle en novembre dernier. Des estimations audacieuses, telles que celles de Kasper Groes Albin Ludvigsen, soulignent que l'utilisation généralisée de la dernière version de ChatGPT pourrait équivaloir à une "bombe climatique" en vingt ans, amplifiant les préoccupations quant à l'empreinte carbone de l'IA.

Cependant, l'opacité règne en maître. Les données sur le bilan carbone des IA populaires, y compris ChatGPT, demeurent inconnues, tandis que la taille du modèle de la dernière version, GPT4, est gardée secrète. Cette absence de transparence, initiée par OpenAI et suivie par d'autres acteurs majeurs, suscite des inquiétudes croissantes.

Les experts soulignent que les entreprises ont la capacité de mesurer les émissions de CO2 liées à l'IA, mais l'absence de données concrètes, y compris sur la consommation d'eau, demeure préoccupante. Les émissions indirectes, générées par l'utilisation de l'IA dans des secteurs tels que la publicité sur les réseaux sociaux, accentuent les préoccupations environnementales. Des acteurs influents, comme Greenpeace, mettent en lumière le rôle de certaines entreprises dans la création d'algorithmes d'IA favorisant l'industrie pétrolière.

Dans un contexte où les entreprises du numérique retiennent des informations cruciales, la nécessité d'une transparence accrue sur l'impact environnemental de l'IA devient impérative pour atténuer les répercussions potentiellement dévastatrices sur le climat mondial.

Source : L'intelligence artificielle, une "bombe climatique" invisible.

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