EPI, le vrai du faux, ou comment choisir le bon équipement

J’ai fait un petit tour des différents fabricants lors du salon A+A et je trouve qu’il est difficile de faire le tri entre les différents discours commerciaux de chacun.

Je ne nommerai personne, parce que je pense que cela n’apporte rien au débat, d’autant que chacun leur tour, les fabricants se retrouvent dans les différents cas de figure.

Quelques exemples

Les fausses nouveautés

Un cas très concret : sur le stand du fabricant A on m’a présenté une évolution d’une paire de lunettes de sécurité parfaite pour des travaux minutieux : elle est équipée de « loupes » au niveau de la partie basse des oculaires. J’ai trouvé cela intéressant, surtout qu’il y a souvent des gens qui sont atteint de la maladie des bras trop courts !

Je suis ensuite passé sur le stand de la société B, qui propose toute une gamme de lunettes de sécurité dont une partie dédiée aux porteurs de verres correcteurs. J’ai ensuite parcouru leur catalogue, et j’ai trouvé dans leur gamme des lunettes avec le même système de « loupes »… mais présent dans le catalogue depuis quelques temps !!

Le vrai du faux

Lors d’une formation en ligne de la société A, il était expliqué que les traitements antibuée étaient déposés sur les deux faces des oculaires et qu’il ne fallait pas essuyer les lunettes avec un chiffon, mais les passer sous l’eau afin de préserver le revêtement.

Sur le stand de la société C, j’ai posé la question sur la qualité des revêtements antibuée et de leur résistance au nettoyage. La réponse a été que leurs revêtements étaient les plus fiables du marché parce que leur technique fixait durablement le revêtement.

Lors de ma visite sur le même stand de la société A, j’ai soulevé le problème, et on m’a dit que les revêtements étaient plus résistants que chez les autres… Allez savoir.

Traitements anti-rayures

Sur les lunettes toujours, il y a des traitements anti-rayures. La question qui vient à l’esprit est « ça résiste à quels types de rayures ? ». Et quelle est la différence entre les différents revêtements, parfois au sein d’un même fabricant.

En tout cas, ça doit être assez limité, parce que j’ai eu en main une paire de la société C, et les branches repliées suffisent à rayer l’intérieur des lunettes…

Le cas des chaussures

Pour les chaussures, je trouve que c’est encore plus compliqué de s’y retrouver dans les différentes nouveautés. Je suis certain qu’il y a des évolutions, mais ces évolutions sont polluées par tout l’enrobage marketing. Bien entendu, il y a des chaussures plus légères que d’autres, plus chaudes que d’autres, montantes ou non… et plus ou moins stylées.

Vu de loin, on a plus l’impression d’aller dans une galerie marchande et d’avoir un choix très varié plutôt basé sur l’esthétique que sur la sécurité.

Ma conclusion

J’en suis arrivé à un point où je suis ressortit de là avec plus de doutes que de solutions. Ou alors avec tellement de solutions que cela amène son lot de doutes.

Si je devais m’occuper de l’approvisionnement en EPI, je pense que je me ferai livrer des échantillons et je demanderai aux utilisateurs de tester chaque équipement afin qu’ils se fassent une idée, qu’ils puissent en comparer le confort. Parce que, finalement, il n’y a rien de plus personnel que le confort.

Quant à l’aspect sécurité, dans la mesure où on fait appel à des marques reconnues, elles respectent des normes communes, donc ce n’est pas un critère de choix prédominant. Par contre, il faut s’appuyer sur l’expertise des différents spécialistes afin de bien choisir entre les différents modèles pour faire face à chaque problématique : gant avec ou sans protection anti-coupure, chaussures avec semelle adhérente ou non, lunettes à branches ou masque…

Ensuite, si plusieurs modèles conviennent, il faut les tester pour pouvoir comparer la durée de vie. Seule la mise en situation réelle permettra de tirer des conclusions sur l’aspect économique.

 

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