Faisons du document unique un… document pratique !

Classé dans la catégorie : Général

Combien d’entreprises du BTP ont réalisé leur document unique d’évaluation des risques (DUER) ? Quelles sont leurs motivations ? L’ont-elles associé à un plan d’action ?

Pour répondre à ces questions, l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) a réalisé, avec l'institut Viavoice, une étude dont les résultats ont été publiés début septembre.

Un document souvent réalisé mais trop peu exploité

De prime abord, les résultats semblent satisfaisants. En effet, quelque 82 % des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé leur document unique, même s'il existe encore un écart significatif entre celles de plus de 50 salariés (98 %) et celles comptant moins de 5 salariés (76 %). En revanche, de façon assez étonnante, parmi les entreprises ayant réalisé leur DUER, seules 54 % l'ont associé à un plan d'action. Pour les responsables de l'organisation, cette faible formalisation des actions à mener s'explique notamment le fait que “la plupart des chefs d’entreprise ne considèrent pas avoir, au sein de leur établissement, un problème avec la sécurité ou la santé de leurs salariés”. Ce biais est bien connu et les chefs d'entreprise n'en ont pas l'exclusivité : tout être humain a en effet tendance à considérer que les accidents et les maladies, ne concernent que les autres.

Une démarche vue à tort comme une contrainte réglementaire

Toutefois, de façon plus profonde, il apparaît que nombre de chefs d'entreprise se trompent quant à la véritable nature du document unique. L’étude révèle en effet que “parmi les facteurs qui incitent les entreprises à procéder à l’évaluation des risques, l’obligation réglementaire est celui qui arrive en tête (84 %), loin devant la volonté d’améliorer les conditions de travail, un critère qui n’est cité que par 22 % des personnes interrogées”. Comme le déplore un responsable de l'OPPBTP, “même dans les grandes entreprises, le DUER est avant tout vu comme un document réglementaire et non comme un document opérationnel”.

Avant tout, une question de qualité

Pour les experts, cette vision erronée du document unique peut toutefois être corrigée. En effet, l'enquête établit que “la proportion des entreprises ayant mis en place un plan d’action à la suite de la réalisation de leur DUER est plus élevée chez les adhérents à une organisation professionnelle”, ce qui tend à prouver qu'un surcroît d'information quant aux véritables objectifs du DUER permet d'en tirer un meilleur parti.

Sur le terrain, les intervenants de Point Org Sécurité font un constat proche. “Lorsque nous sommes appelés par une entreprise pour l'assister dans la réalisation de son DUER, de prime abord, ses responsables qualifient spontanément cette démarche de contrainte ou de formalité administrative. Mais, une fois commencé le recueil des données et la visite des postes de travail, la grande majorité d'entre eux se prend au jeu, au point de souvent nous poser de nouvelles questions et de nous demander des conseils supplémentaires, parce qu'ils perçoivent combien les informations recueillies pourront être mises à profit dans une démarche globale de progrès bénéfique à leur entreprise”, explique un intervenant. Et de conclure : “Pour qu'un DUER devienne autre chose qu'une formalité administrative, il faut surtout qu'il soit bien réalisé : c’est sa qualité qui fait du document unique un document pratique !

Pour aller plus loin : “Le Document Unique et les entreprises du BTP”, enquête Viavoice pour l'OPPBTP, réalisée du 20 février au 20 mars 2016, auprès d’un échantillon de 1103 entreprises de toutes tailles représentatives de l’ensemble du secteur du BTP.

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

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