Quand le travail à distance devient la nouvelle norme

C'est la saison de la toux et des éternuements... qui propagent les infections. Si vous passez du temps dans un train rempli de gens qui soufflent dans leurs mouchoirs, et il y a de fortes chances que vous attrapiez un bon rhume. La tentation sera grande alors de travailler de chez vous pendant quelques jours pour protéger vos collègues de la contamination.

C'est un grand classique de l’hiver, sans même prendre en considération les dégâts potentiels du coronavirus qui teste déjà les limites du travail à distance en Chine et dans certaines parties de l'Europe. Ensuite, bien sûr, viennent les perturbations dans les voyages et déplacements. Des conditions météorologiques anormales, telles que les récentes tempêtes Ciara et Dennis, ont par exemple entraîné l'annulation de vols et de trains au Royaume Uni, des employés restant bloqués dans tout le pays et également à l'étranger en retour de week-end. Il est parfois simplement plus facile de rester et de travailler à la maison, les entreprises s'ouvrant de plus en plus à cette pratique.

Plus de 1,54 million de personnes font du télétravail dans le cadre de leur emploi principal au Royaume-Uni, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. Ce nombre a augmenté d'environ 200 000 en dix ans, entre 2008 et 2018, pour atteindre 2,66 millions de personnes.

Les gens découvrent qu'ils peuvent travailler dans des cafés, des bibliothèques ou des espaces de coworking. Aujourd'hui, il existe des milliers d’espaces dédiés où des professionnels peuvent louer des bureaux, des salles de réunion ou des centres de conférence à l'heure. Une nouvelle catégorie de professionnels « itinérants » est même apparue, qui gèrent leurs activités en continu à partir de bureaux temporaires et partagés.

Sécuriser le travail à distance

Bien qu’il accroisse l’efficacité et améliore l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, le travail à domicile, à partir d’un café ou d’un espace de coworking est loin d'être aussi sécurisé que dans des locaux d’entreprise. Il faut beaucoup plus de préparation pour coordonner les activités des employés et s'assurer que les systèmes de l'entreprise sont capables de supporter sans préavis un grand nombre d’employés se connectant à distance.

Plus de 3 000 entreprises japonaises prévoient d'introduire le télétravail pour leur personnel pendant les Jeux Olympiques de Tokyo l’été prochain, afin de réduire la pression sur les transports publics déjà surchargés – en mettant à l’épreuve dans le même temps la capacité du réseau à résister aux cyber-attaques. Elles s’inspirent par-là du succès des Jeux olympiques de 2012 à Londres, au cours desquels 80 % des entreprises ont eu recours au télétravail sous une forme ou une autre afin de réduire le trafic et les embouteillages supplémentaires dans la ville.

Ces 3000 entreprises ont dû se soumettre à une série d'essais pour vérifier que les systèmes de la ville, et les entreprises elles-mêmes, pouvaient faire face aux nouvelles charges de travail.

Toute cette demande supplémentaire de travail à distance mettra à rude épreuve les infrastructures réseau et télécoms existantes. Dans les bureaux, le fait d'avoir des centaines, voire des milliers de télétravailleurs supplémentaires testera la capacité des serveurs des entreprises et les débits de transmission de leurs connexions VPN, ce qui empêchera leurs équipes informatiques de se pencher sur les menaces potentielles de cyber sécurité. Les organisations ont-elles la capacité de répondre en interne aux exigences liées au télétravail, qu’elles soient organiques ou liées à des problèmes spécifiques, pour les cinq à dix prochaines années ?

Pour les professionnels travaillant à partir de cafés et d’espaces de coworking, la question importante est la suivante : "Quel est le niveau de sécurité de la connexion Wi-Fi que j’utilise ? Ils dépendent désormais d'un service non contrôlé par leur employeur, et qui sait si la personne assise à la table d’à côté ne va pas fouiner dans leurs emails, et transmettre à des acteurs malveillants leurs identifiants d’accès au réseau d’entreprise ?

Le facteur Identité

Nous pouvons être pratiquement sûrs que des conditions de travail de plus en plus flexibles seront nécessaires dans l’avenir pour répondre à l'évolution des besoins des entreprises et des employés. C'est là que l'identité commencera à jouer un rôle important pour libérer les responsables informatiques du fardeau des tâches de routine telles que les autorisations d'accès et les vérifications de conformité, en leur permettant de se concentrer sur des menaces de sécurité plus critiques.

Imaginez que vous fassiez partie d'une organisation qui compte des milliers d'employés dans le monde, dont près de la moitié travaillent hors de leur bureau, et près de 90 % dans certaines régions ou certains pays. Votre réseau est-il prêt ? Et pouvez-vous satisfaire toutes les demandes d'accès qui arrivent en même temps ? Tout en vous assurant que chaque personne qui se connecte à distance est bien un employé de l’entreprise et non pas un cybercriminel ?

Ce n'est là qu'un exemple de l’évolution et de la complexité croissante des entreprises et des systèmes d’information d’aujourd’hui qui pourraient soit avoir un impact sur la productivité des employés soit entraîner d’importants problèmes de sécurité. Dans un monde en constante évolution, il est important de maintenir de solides conditions de sécurité pour tous les employés, que ceux-ci travaillent au bureau ou en Antarctique.

C'est pourquoi une approche plus intelligente de la gestion des identités pourrait garantir que les entreprises puissent continuer à profiter de la flexibilité et de l’agilité nécessaire à leur développement. Après tout, les pirates informatiques ne dorment jamais, mais heureusement, il en est de même pour la gestion des identités.

La bonne nouvelle est que nous avons déjà les moyens de détecter et d'atténuer presque immédiatement les comportements suspects, les activités anormales ou les menaces potentielles. Il est temps que les entreprises s’engagent à utiliser les bons outils, en évitant de manière proactive aux DSI et RSSI de passer des nuits blanches à chaque fois qu'un de leurs employés menace la bonne marche de l’entreprise en travaillant de chez lui.

 

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