Les employeurs européens négligent le bien-être psychologique des collaborateurs stressés

Les employeurs européens montrent un manque d'intérêt flagrant pour la santé psychique de leurs collaborateurs, et cela même si de nombreux salariés souffrent de stress comme le montre la nouvelle étude The Workforce View in Europe 2018 réalisée par ADP, le leader mondial des solutions de gestion du capital humain, sur près de 10 000 actifs.

L’étude révèle qu'un tiers des salariés européens (34 %) déclare que leur employeur s'intéresse peu ou pas du tout à leur bien-être psychologique, et ce en dépit du fait que près d'un cinquième (18 %) sont stressés au quotidien et que pour près d'un tiers (30 %) le problème est si grave qu'ils envisagent de chercher un nouveau poste.

  • 1 salarié français sur 5 souffre du stress au quotidien
  • Pour 30 %, ce stress les amène à envisager de changer de travail
  • Un tiers des salariés (34 %) estime que leur employeur n’a qu’un faible intérêt pour leur santé psychique1 et leur bien être professionnel

Pics de stress chez les jeunes

La tranche d’âge la plus touchée par le stress est celle des jeunes, avec 37 % des 16-34 ans qui envisagent de changer d’emploi à cause du stress, alors que chez les plus de 55 ans ce chiffre est de seulement 17 %. Les salariés italiens sont nettement plus stressés que ceux des autres pays européens, 40 % d'entre eux en souffrent contre seulement 20 % en Suisse. Par secteur, on constate que les plus stressés travaillent dans la vente au détail, la restauration et les loisirs (35 %), tout comme les salariés œuvrant dans les services professionnels (32 %).

« Un certain niveau de stress au travail est courant, presque naturel, mais il est important qu’il ne devienne pas incontrôlable », a commenté Carlos Fontelas De Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse. « Les collaborateurs constamment soumis à des niveaux de stress risquent de souffrir d'épuisement professionnel (burnout) et même de devoir faire face à des problèmes de bien-être psychologique plus graves encore. Un trop fort niveau de stress peut avoir une incidence néfaste non seulement sur les performances des collaborateurs, sur leur carrière, mais surtout sur leur santé et leur vie personnelle. Il est évident qu’il est dans l’intérêt de tous les employeurs d'aider leurs salariés à gérer au mieux ce stress et à mettre en place tous les filets de sécurité nécessaire avant que les problèmes ne deviennent sérieux. »

Soutien psychologique

La prise de conscience de la nécessité de veiller au bien-être psychologique a pris de l'ampleur au cours des dernières années, avec des personnalités de premier plan de toute l'Europe souhaitant briser le tabou à ce sujet. Pourtant, en dépit de ce changement, les résultats montrent que de nombreux employeurs continuent d'ignorer le problème, avec d’importantes disparités entre les pays de l’Union européenne. Ce sont les collaborateurs polonais qui se sentent le moins soutenus par leurs entreprises, avec 59 % des personnes interrogées affirmant que leur employeur s'intéresse peu ou pas du tout à leur bien-être psychologique. En revanche, c’est aux Pays-Bas que les employeurs sont les plus performants en la matière avec deux tiers (65 %) des salariés affirmant que leur management s'intéresse à leur bien-être psychologique.

Carlos Fontelas De Carvalho, chez ADP poursuit : « Les problèmes de stress et de bien-être psychologique sont l'une des principales causes d'absentéisme sur le long comme sur le court terme. Soutenir son personnel n'est donc pas uniquement la bonne chose à faire : c'est aussi un véritable investissement. Les actions entreprises doivent à la fois traiter les causes du stress et les questions de bien-être psychologique, tout en aidant les collaborateurs à gérer les problèmes lorsqu'ils surviennent. Cette démarche inclut notamment la création d'une culture du soutien de la part de la hiérarchie et d'un environnement de travail sain, tout en proposant des programmes d'aide aux salariés et des services de santé au travail où ils peuvent se rendre en toute confiance s'ils rencontrent des difficultés. »

Pour plus d'informations, découvrez l'étude complète en français « The Workforce View in Europe 2018 »

1) Classé entre un et quatre sur une échelle de 10 points

A propos de l’étude :
L’étude « The Workforce View in Europe in 2018 » explore l'état d'esprit et les opinions des collaborateurs vis-à-vis de l'avenir du travail. Elle a été menée par l’agence indépendante Opinion Matters, pour le compte d’ADP. L’échantillon était composé de 9 908 adultes actifs dans 8 pays européens : Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suisse.

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