La grande fatigue des conducteurs dans une entreprise de transports urbains

Dans cet article, je me propose de décrire ma démarche et mon cheminement dans l’utilisation de l’observatoire Evrest dans une entreprise de transports urbains, au fur et à mesure des évolutions des rapports avec les partenaires sociaux et concomitamment, des transformations de l’entreprise et de son organisation. L’entreprise, dite « exploitante », a un statut privé et bénéficie d’une délégation de service public.

Historiquement, l’exploitant est en place depuis 1998. La délégation est « remise sur le marché » tous les 7 ans et c’est en janvier 2006 que je prends en charge le suivi des 685 salariés ; 490 sont des conducteurs mixtes bus et tram, les autres étant des contrôleurs, des mécaniciens et du personnel administratif.

Peu de temps après ma prise de poste, je fais des constats médicaux inquiétants : beaucoup de salariés hypertendus, en surpoids, et souffrant d’une fatigue chronique, se plaignant d’horaires irréguliers, de bus et de routes en mauvais état, de l’agressivité de la clientèle. Donc prédominance de troubles neuro-psychiques avec leur cortège d’impacts physiques.Afin de mettre en visibilité ces problèmes de santé et de travail que je signalais dans les séances du CHSCT, début 2008, je décide d’utiliser l’observatoire Evrest dans l’entreprise pour essayer de présenter, en appui de mes constats cliniques, des données collectives quantitatives. Pour réaliser ce travail, je suis assistée par l’infirmière diplômée santé-travail, qui participera au recueil des données, et par l’épidémiologiste-statisticienne de ma région qui m’épaule pour organiser la présentation de ces résultats quantitatifs. Le projet reçoit un très bon accueil du CHSCT et de la direction. Lire la suite de l'article...

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