Véhicules électriques Quels risques lors de l'utilisation et de la maintenance ?

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Les véhicules et engins électriques se propagent peu à peu dans notre environnement quotidien. La France est devenue cette année numéro un européen de la vente de voitures électriques.

Que ce soit dans un cadre personnel ou dans un cadre professionnel, ces véhicules sont de plus en plus utilisés du fait, d'abord, de leur moindre impact sur l'environnement. Mais s'ils sont différents de leurs semblables à moteur thermique d'un point de vue écologique, ils s'en distinguent également en matière de risques professionnels, notamment lors des opérations de maintenance.

C'est dans le domaine de la logistique, avec les chariots élévateurs, que les premiers développements de l'énergie électrique embarquée sont intervenus. L'objectif était de préserver la santé des opérateurs en les protégeant des émanations produites par les moteurs thermiques. Puis le phénomène a pris de l'ampleur et de nombreuses villes s'y sont converties, afin d'agir sur la pollution atmosphérique, pour leurs transports en commun, leur flotte de véhicules professionnels ou à travers la mise à disposition de voitures en autopartage. Aujourd'hui, les constructeurs de voitures de luxe et de véhicules de course se lancent à leur tour dans l'aventure.

Du côté des particuliers, les voitures électriques et hybrides représentent actuellement moins de 5 % des ventes de véhicules neufs en France. Ce chiffre ne cesse toutefois d'augmenter, en France comme dans les autres pays européens. Au premier semestre 2016, l'Hexagone est même devenu le premier marché européen en volume pour les véhicules électriques, une place tenue jusqu'à présent par la Norvège.

La singularité de l'électrique

L'utilisation et surtout la maintenance des véhicules à énergie électrique entraînent des risques différents de ceux associés aux véhicules à moteurs thermiques. En tout premier lieu bien sûr le risque électrique. Si tous les véhicules, quelle que soit l'énergie motrice, sont dotés d'une batterie de servitude de faible tension (nécessaire à l'allumage des voyants, feux, etc.), les véhicules électriques disposent, eux, d'une batterie de traction particulièrement puissante, stockant l'énergie sous forme électrique et la restituant pour alimenter le moteur. Les caractéristiques des batteries de traction, notamment leur tension et leur capacité, sont telles qu'il existe un risque d'électrisation, voire d'électrocution, lors de certaines manipulations sur la batterie ou sur le circuit associé. Un risque de court-circuit est également possible, susceptible d'entraîner des projections de métal en fusion et des brûlures. Les risques concernent également les véhicules hybrides, qui combinent un moteur électrique et un moteur thermique.

Des mesures de prévention spécifiques doivent être mises en oeuvre pour protéger les salariés intervenant sur ces véhicules. La priorité doit être donnée au travail hors tension : il est nécessaire de consigner le véhicule selon la procédure définie par le constructeur. Pour les opérations où la consignation est impossible, des procédures particulières de travail sous tension s'appliquent. C'est à la fois la tension et la capacité globales des batteries - certains véhicules peuvent en avoir plusieurs - qui détermineront les mesures de prévention à adopter, et si une habilitation électrique du salarié est nécessaire. L'habilitation électrique est une exigence réglementaire visant à protéger les salariés qui effectuent des opérations – y compris d'ordre non électrique – sur des installations et des véhicules électriques ou dans leur voisinage. Elle nécessite une formation préalable. En fonction du type de manipulation à réaliser, il existe différents niveaux d'habilitation.

Autre caractéristique des batteries de traction : leur poids est important. Il peut atteindre plusieurs centaines de kilogrammes. Lorsque la batterie doit être sortie du véhicule, l'utilisation d'équipements de travail, et notamment les aides à la manutention, est préconisée afin d'éviter sa chute et de prévenir le risque de troubles musculosquelettiques.

Le véhicule à hydrogène, un véhicule électrique comme les autres

Précurseurs par le passé pour l'emploi de l'énergie électrique, les chariots élévateurs le sont aujourd'hui pour l'usage de l'hydrogène. Utilisés dans quelques plates-formes logistiques, les engins fonctionnant à ce gaz sont encore en nombre restreint en France, alors qu'aux États-Unis, ils sont davantage répandus. Récemment, l'hydrogène embarqué s'est aussi développé pour les voitures et utilitaires électriques, prolongeant ainsi l'autonomie des véhicules de plusieurs centaines de kilomètres, palliant ainsi la principale lacune de la propulsion électrique.

Mais si l'on parle de véhicule fonctionnant à l'hydrogène, c'est bien l'électricité qui au final permet au moteur de fonctionner. L'hydrogène, stocké sous forme de gaz sous pression dans un réservoir embarqué, alimente une pile à combustible. Il y réagit avec l'oxygène de l'air, la réaction d'oxydoréduction créant de l'eau et surtout... de l'électricité.

Ces véhicules ou engins peuvent donc eux aussi présenter un risque électrique pour les salariés en charge de leur maintenance. Mais, du fait des caractéristiques physico-chimiques de l'hydrogène, ils présentent des risques supplémentaires et parfois méconnus de ces salariés. Ce gaz est extrêmement inflammable et peut créer des atmosphères explosives (Atex). Une source d'inflammation de très faible énergie (une étincelle par exemple) suffirait à l'enflammer. Il est donc primordial d'identifier les zones à risque d'explosion, par exemple la zone de stockage ou de distribution du gaz, afin de les délimiter et d'y utiliser le matériel adéquat pour qu'il ne constitue pas la source d'inflammation potentielle.

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