Année européenne du “vieillissement actif” : priorité à l’amélioration des conditions de travail !

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Conformément aux voeux de la Commission européenne, 2012 a été désignée “année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle”.

Le défi du vieillissement

Ce choix a bien sûr été motivé par l'enjeu majeur que représente, pour les pays européens, leur vieillissement démographique. Comme le rappelle la Commission, “à compter de 2012, la population européenne en âge de travailler va commencer à se réduire, tandis que la population de plus de 60 ans poursuivra sa progression à raison d’environ deux millions de personnes par an.” Si cette tendance résulte notamment de la bonne nouvelle que représente l'allongement de la durée de la vie, elle va toutefois aussi mettre sous tension nos équilibres économiques et sociaux. Selon les projections réalisées par Eurostat, “en 2060, il n’y aura plus que deux personnes en âge de travailler (15-64 ans) pour une personne de plus de 65 ans dans l’Union européenne, alors que ce ratio est actuellement de 4 pour 1”.

Pour répondre à ce défi, partout en Europe, les pouvoirs publics repoussent progressivement l’âge légal de la retraite et font la promotion du “vieillissement actif ”. Pour que le taux d'activité des seniors progresse, deux conditions doivent toutefois être remplies. D'une part, il faut que la société change de regard sur ses membres les plus âgés, et qu’elle reconnaisse leur apport en termes de compétences et d’expérience. D'autre part, il faut que les personnes âgées soient en mesure et aient le souhait de rester active plus longtemps.

Améliorer les conditions de travail… tout au long de la vie

Cette seconde condition dépend au premier chef des conditions de travail. Il convient bien sûr d’apporter des modifications pour adapter les postes de travail à des salariés plus âgés. Mais, plus fondamentalement, il faut aussi améliorer les conditions de travail tout au long de la vie. En effet, comme le démontrent de nombreuses études, le taux d'activité des salariés âgés dépend des conditions de travail qu'ils ont connues auparavant, au fil de leur carrière.

Autant dire que, pour gagner la bataille cruciale de l'allongement de la vie professionnelle, il faut d'abord gagner celle de l'amélioration des conditions de travail dans les entreprises. Ce défi exige de mobiliser tous les acteurs concernés : les employeurs et les salariés bien sûr, mais aussi les professionnels publics et privés de la santé et de la sécurité au travail. L'enjeu est de taille : tous ensemble, nous pouvons en effet faire de l'année européenne du “vieillissement actif ” celle de l'amélioration des conditions de travail !

Lutter contre la pénibilité du travail allonge la vie active

Avoir connu un travail pénible physiquement durant une grande partie de son parcours professionnel peut provoquer une usure prématurée et concourir à une sortie précoce de l’emploi”, souligne une récente étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail. Les experts ont en effet mis en évidence que “les personnes de 50 à 59 ans qui ont été durablement exposées à des pénibilités physiques sont moins souvent en emploi après 50 ans, notamment après un cumul de pénibilités physiques : 68 % des personnes exposées à au moins une pénibilité et 62 % de celles exposées à au moins trois pénibilités sont en emploi après 50 ans contre 75 % de celles qui n’ont pas été exposées ou qui l’ont été moins de quinze ans.

(1) “Emploi et santé des seniors durablement exposés à des pénibilités physiques au cours de leur carrière”, in Dares Analyses, n° 20, mars 2011.

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

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