Fortes chaleurs, les mesures à prendre au travail

L’exercice d’une activité professionnelle par fortes chaleurs présente des risques spécifiques qu’il convient de bien identifier et évaluer. Des mesures préventives permettant de préserver la santé des travailleurs pourront ainsi être prises par l’entreprise lorsque le thermomètre verra grimper les températures.

Évaluer les risques liés à la chaleur : une obligation pour l’employeur

“Il est fondamental d’identifier les risques inhérents au travail en ambiance thermique d’été, ainsi que les événements ou les facteurs qui peuvent conduire à la survenue de ces risques”, rappelle l’INRS, en soulignant que, lors des étés 2003 et 2006 notamment, plusieurs accidents du travail, dont certains mortels, avaient pu être directement imputés à la chaleur. De surcroît cette démarche de prévention est obligatoire. En effet, “la loi du 31 décembre 1991 fait obligation à tout employeur de réaliser une évaluation des risques”. Et le décret du 5 novembre 2001 précise que “la transcription des résultats de cette évaluation doit se faire dans un document unique”.

Les facteurs de risque à prendre en compte.

Pour évaluer les risques liés à la chaleur, l’INRS recommande de prendre en compte trois types de facteurs :

1. Les facteurs climatiques. La météo est bien sûr le premier élément à prendre en compte. Dès que la température ambiante dépasse 30° C à l’ombre, il convient de redoubler de vigilance. Cependant, l’INRS signale aussi que le risque peut être accru lorsque les températures nocturnes dépassent 25° C, car cela empêche une récupération complète de l’organisme.Autre facteur aggravant : une humidité relative de l’air élevée (supérieure à 70 %).

2. Les facteurs liés au poste de travail. La nature du travail accompli est aussi à considérer. “L’exécution de tâches pénibles, l’insuffisance de pauses de récupération, l’accentuation de l’exposition à la chaleur par un travail extérieur, en plein soleil, […], à proximité de sources de chaleur ou dans une ambiance humide, l’utilisation d’équipement de protection non adaptés à la chaleur” sont autant de facteurs aggravants.

3. Les facteurs liés aux personnes. Certaines caractéristiques individuelles peuvent également majorer les risques. Il convient ainsi de bien noter que les effets de la chaleur sont plus importants sur les personnes âgées de plus de 55/60 ans, les femmes enceintes et les individus atteints d’obésité. Enfin, la chaleur est d’autant plus difficile à supporter que le salarié n’est pas acclimaté à celle-ci. L’acclimatement est généralement obtenu en 8 à 12 jours. Les premiers jours d’exposition à la chaleur sont donc les plus dangereux.

Les mesures préventives relatives aux conditions de travail

En cas de fortes chaleurs, l’employeur est tenu d’adapter les conditions de travail de façon à éviter les risques encourus par ses employés. L’INRS recommande notamment de :

  • Consulter chaque jour la météo, et d’en informer les salariés.
  • Limiter le plus possible, le travail physique.
  • Fournir des aides mécaniques à la manutention.
  • Prévoir des sources d’eau potable à proximité des postes de travail.
  • Prévoir des aires de repos climatisées et aménager des zones d’ombre.
  • Se montrer vigilant quant aux conditions de travail spécifiques : local clos, tâche effectuée sur des surfaces réfléchissantes, etc.
  • Bien informer les salariés sur les risques liés à la chaleur : importance de l’acclimatement, description du coup de chaleur…
  • Recourir à des dispositifs permettant de limiter les effets de la chaleur : stores, brumisateurs, ventilateurs, etc.

Les mesures préventives relatives à l’organisation du travail

S’agissant de l’organisation du travail, l’INRS suggère notamment les mesures ci-dessous :

  • Prendre en compte le délai d’acclimatement nécessaire, soit 8 jours minimum.
  • Augmenter la fréquence des pauses de récupération.
  • Limiter si possible le temps d’exposition du salarié ou effectuer une rotation des tâches avec des postes moins exposés.
  • Aménager les horaires de travail, afin de bénéficier au mieux des heures les moins chaudes de la journée.
  • Éviter le travail isolé et privilégier le travail d’équipe, (permettant une surveillance mutuelle des salariés en cas de problème).

Auteur : Altersécurité

Pour en savoir plus : L’INRS propose, sur son site Internet, un dossier complet sur le travail par fortes chaleurs. Il est consultable en ligne sur www.inrs.fr.

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