1h30 de stress pour se rendre au travail

Pour enrayer le stress au travail, les grandes entreprises ont été invitées à ouvrir des négociations afin de comprendre et de prévenir les risques psychosociaux.

Mais le stress peut survenir avant même que les salariés n'aient mis un pied dans l'entreprise. C'est ce que démontre une étude de Technologia, cabinet spécialisé en évaluation et en prévention des risques professionnels et de l'environnement, qui pointe du doigt les transports en commun en Ile-de-France.

Fatigue et stress engendrés par de longs transports

Le temps moyen de transport pour un salarié francilien est de 1 h30 ", révèle France-Info.com. Ce temps de transport a tendance à se rallonger au fil du temps.

Résultat : " Le retard, la fatigue et le stress accumulés fragilisent [les salariés] avant même qu'ils se mettent au travail ", déplore l'étude. " Le temps passé dans les transports, en rendant les salariés moins énergiques et moins disponibles, en les exposant à l'opprobre des managers contrôlant leur ponctualité et en modifiant leur rapport au travail, est un catalyseur multifactoriel des risques psychosociaux (stress, dépression) ", mettent ainsi en garde les auteurs de l'étude, (lci.tf1.fr).

Une source de stress méconnue par les entreprises

Selon l'enquête de Technologia, le problème est mal connu et n'est donc pas vraiment pris en compte par les représentants du personnel et les DRH. "... La plupart des chefs d'entreprise (...) considèrent toujours que ce stress-là relève de la vie privée de leurs salariés (LeParisien.fr). " Or, c'est bien pour arriver au travail que les gens s'imposent ce parcours du combattant ", confie au quotidien le sociologue Gérard Rimbert, qui a dirigé cette enquête. Or, l'impact sur la santé des salariés n'est pas négligeable : " les retards au travail, traités de façon différente d'une entreprise à l'autre, entraînent chez les salariés la mise en place de stratégies compensatoires pour les rattraper et pouvoir s'adapter au rythme des transports en commun (réduire les pauses, travailler plus longtemps ; LePoint.fr).

Et amplifiée par de nombreux déménagements

" De plus, les établissements de région parisienne font régulièrement l'objet de déménagements. Ceux-ci ajoutent à l'instabilité des réorganisations d'éventuels allongements des durées de trajet, ainsi qu'une rupture du contrat implicite qui fixait notamment les conditions de transport pour se rendre à son domicile, à son lieu de travail ", explique l'étude.

Les solutions préconisées par Technologia

En publiant cette étude à 5 semaines des élections régionales, Jean-Claude Delgenes, le directeur général de Technologia, souhaite "interpeller les élus " (LeParisien.fr).

Technologia suggère plusieurs pistes de réflexion aux entreprises et aux pouvoirs publics :

  • Organiser une réunion annuelle sur la question de l'impact des transports sur la santé des salariés ;
  • Recenser les informations liées à ces facteurs de risque au sein du document unique d'évaluation des risques (DU) ;
  • Favoriser financièrement le covoiturage;
  • Créer une obligation de consulter le CHSCHT avant tout déménagement d'entreprise, et notamment prendre en compte les aléas et contraintes personnelles (écoles en particulier) ;
  • Mettre en place un système de navette propre à l'entreprise ou partagé entre plusieurs entreprises ;
  • Rendre obligatoire la conclusion d'une négociation sur le travail à distance après un déménagement.

Documents joints : Enquête Technologia

 

Auteur : Par Florence Mehrez, actuEL-HSE

 

 

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