Aide à domicile, un secteur atypique, des risques multiples

Jardiniers, auxiliaires de vie, gardes d'enfants, aides ménagères… Les métiers de l'aide à domicile sont aussi divers que nombreux. Ils se caractérisent également par une sinistralité élevée. Des efforts restent à fournir pour réduire efficacement les risques dans ce secteur atypique.

Avec l'évolution des modes de vie, le vieillissement de la population, ou encore l'augmentation de la natalité, le recours aux services à domicile a cru de façon importante. Une forte demande sociale, conjuguée à la mise en place du Chèque emploi service universel (CESU), a entraîné un développement rapide des métiers de l'aide à domicile. Ce secteur représente aujourd'hui près de 2 millions d'emplois. Dans le contexte économique actuel pour le moins morose, le dynamisme du secteur fait figure d'exception. Le gouvernement mise d'ailleurs sur sa croissance pour lutter contre le chômage : un plan national prévoit la création de quelque 100 000 emplois nouveaux chaque année d'ici à 2012.

Des risques multiples

Les perspectives de développement économique ne doivent pas occulter la réalité du travail à domicile. Ce secteur reste marqué par une sinistralité élevée, supérieure à la moyenne nationale. Les chutes de plain-pied (glissades, trébuchements), les manutentions manuelles et les chutes de hauteur constituent les principales causes d'accidents. Les salariés peuvent aussi être amenés à utiliser des produits d'entretien nocifs, des équipements potentiellement dangereux (outils de jardinage et de bricolage...) ou à être au contact d'agents biologiques infectieux. La charge affective ou émotionnelle constitue un autre facteur de risque clairement identifié. La multiplicité des employeurs (3,5 en moyenne par salarié) contraint les intervenants à évoluer dans des environnements de travail variables. La fréquence des déplacements, notamment en milieu r! ural, augmente encore les risques : la moitié des accidents mortels enregistrés dans ce secteur sont des accidents de la circulation.

Un secteur atypique

Les métiers de l'aide à domicile présentent des particularités qui nécessitent l'adaptation des démarches de prévention. La première tient au fait que l'activité s'exerce au domicile des bénéficiaires, dans des lieux privés auxquels les acteurs classiques de la prévention - médecin du travail, agents des CRAM ou membres du CHSCT – n'ont pas accès. Par ailleurs, les particuliers, qui constituent la majorité des employeurs, sont généralement peu sensibilisés aux problématiques de santé au travail. Bien qu'ils soient juridiquement responsables, ils ont parfois des difficultés à appréhender les risques auxquels leurs salariés peuvent être exposés. De fait, la prévention repose sur les salariés, eux-mêmes souvent peu qualifiés et faiblement formés.

Sensibiliser et former les acteurs impliqués

La formation et l'information des différents intervenants (structures, particuliers employeurs et salariés) constituent les principaux leviers d'amélioration de la prévention. Un objectif est notamment de sensibiliser les salariés et de leur apporter les connaissances suffisantes pour identifier les risques et éventuellement suggérer la mise en place d'actions de prévention (remplacement de produits, aménagements...).

Il s'agit également d'inciter les structures d'aide à domicile à intégrer la dimension sécurité, en amont, avant toute intervention. Ces structures doivent notamment veiller à la formation de leurs salariés à la prévention, qui constituent à leur tour des relais majeurs pour sensibiliser les bénéficiaires.

L'étape initiale de définition des tâches confiées à l'aide à domicile revêt une grande importance dans la mise en place de la démarche de prévention. Elle doit permettre de préciser les activités à effectuer, les équipements et produits à prévoir, mais également les risques liés à l'activité et les adaptations éventuelles nécessaires pour les prévenir. Pour les particuliers employeurs, des aménagements peuvent contribuer à réduire les risques : remplacer un équipement électrique défectueux, signaler les sols glissants, adapter son habitat (modifier l'emplacement d'un lit pour le rendre plus accessible, renforcer l'éclairage pour éviter des chutes...).

Certaines aides techniques (lève-malade, lit médicalisé...) permettent également de limiter les efforts physiques des salariés et les risques d'apparition de troubles musculosquelettiques (TMS) ou de lombalgies. Les structures d'aide à domicile doivent veiller à ce que leurs salariés disposent d'équipements de travail adaptés et en bon état. Elles doivent aussi s'assurer que les intervenants reçoivent des consignes claires sur la nature des tâches à effectuer. Il leur est notamment recommandé de formaliser dans un document écrit les limites des attributions de leurs intervenants.

Pour en savoir plus :

Source : INRS

Réactions...

PIERRE le :

Bonjour quelle est la différence entre PRAP & TMS PRO?

Webmaster le :

PRAP signifie : prévention des risques liés aux activités physiques de travail (PRAP IBC, PRAP 2S...). TMS Pros est une démarche initié par la CARSAT. Ce sont différentes formations dont le but est de réduire les TMS, mais certainement adaptées aux différents domaines d'activité professionnelle.

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