Décès et maladies pulmonaires chez des travailleurs chinois exposés aux nanoparticules

Sept jeunes travailleuses chinoises ont été touchées par des troubles pulmonaires. Deux d’entre elles sont même décédées après avoir travaillé sans protection adéquate pendant plusieurs mois dans une entreprise utilisant des peintures contenant des nanoparticules, ont rapporté des chercheurs chinois le 19 août dernier.

Ils ont déclaré que leur étude était la première à documenter les effets sanitaires des nanotechnologies chez l’homme. Jusqu’à présent les dégâts pulmonaires de l’exposition aux nanoparticules avaient été mis en évidence dans des études réalisées sur l’animal.

Ces cas sont décrits dans un article scientifique récemment publié dans European Respiratory Journal (ERJ), la revue de la Société européenne de pneumologie. Les auteurs, qui travaillent au sein du département de toxicologie clinique de l’hôpital Chaoyang de Pékin, ont suivi pendant plusieurs mois sept patientes hospitalisées pour des problèmes respiratoires accompagnés d’irruptions cutanées.

Les examens cliniques effectués sur ces patientes ont permis de mettre en évidence la présence d’un épanchement liquide autour du coeur et des poumons qui a persisté malgré les traitements prodigués. Des examens plus approfondis ont permis d’arriver au diagnostic d’une fibrose pulmonaire avec altération de la fonction pulmonaire.

Un examen au microscope électronique des tissus pulmonaires, du liquide pleural et du produit chimique auquel les travailleuses étaient exposées a permis aux médecins d’observer dans ces trois éléments la présence de nanoparticules d’un diamètre d’environ 30 nanomètres.

Selon les médecins chinois, ces particules trouvent leur origine dans les peintures adhésives polyacrylates utilisées par les travailleuses. Les auteurs de l’étude ont tenté d’obtenir la composition exacte de ces peintures et de déterminer les niveaux d’exposition des travailleurs, sans succès car l’atelier a fermé ses portes avant le lancement des investigations.

Avant que les premiers symptômes n’apparaissent, les ouvrières travaillaient dans cette entreprise, où de la peinture blanche était projetée sur des panneaux en polystyrène, depuis une période allant de 5 à 13 mois. Si la projection de peinture sur les plaques et leur séchage relevaient d’un processus automatisé, les travailleuses devaient, à l’aide de seaux, charger la machine de peinture et transporter les panneaux.

Les chercheurs ont pu établir qu’au cours des mois précédents l’apparition des premiers symptômes, l’atelier de 70 m2 avait été très peu ventilé, les portes et fenêtres restant closes et le système de ventilation étant en panne.

Malgré ces conditions de travail défavorables, les auteurs de l’article maintiennent que les problèmes de santé ne sont pas dus à une intoxication résultant des vapeurs chimiques mais bien à la toxicité inhérente aux nanoparticules présentes dans la peinture. "Il est clair que les symptômes que nous avons observés, de même que les résultats des examens et la progression de la maladie diffèrent nettement des pathologies respiratoires provoquées par l’inhalation de peinture", a déclaré le docteur Yuguo Song.

Origine : www.medicalnewstoday.com

Source: HESA Actualités

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