Extrait :

Le Mensuel de l'Université : Le dopage fait-il partie du spectacle Tour de France ?

Oui, le dopage fait partie de ce spectacle… Du spectacle Tour de France, mais aussi, ne l’oublions pas de l’ensemble des spectacles qui nous montrent des sportifs professionnels au summum de leur art… C’est là le problème actuel : tous les spectacles sportifs apparaissent, de plus en plus, comme de petits mondes truqués. Maintenant on les regarde sans trop y croire…Les sportifs professionnels (coureurs cyclistes, athlètes, footballeurs, tennismen…) savent fort bien qu’une préparation médicale poussée à la limite du licite (c’est-à-dire m’entraînant pas de réactions positives aux contrôles antidopage) permet d’améliorer les performances. Ils savent aussi qu’il est possible de masquer la plupart des produits dopants, donc de tricher sans gros risques. Être « bien » préparé peut permettre de devenir célèbre et riche…

Quel est l’avenir du sport professionnel ? Depuis le Tour 1998 (et l’affaire Festina), le cyclisme est à l’avant-garde de ce problème… Les « suivis médicaux longitudinaux contrôlés » des athlètes permettront-ils de mieux voir et de sanctionner les sportifs qui ne respectent pas les règles ? Peut-être, mais quelles sont les règles du jeu ? Elles sont différentes d’un pays à l’autre !

Puis-je finir par une remarque plus optimiste ? Je suis, je crois, un sociologue amoureux de la petite reine… Depuis le milieu des années 1970, le vélo, devenu un des principaux symboles des mouvements écologiques contemporains, peut incarner la possible sagesse des valeurs progressistes de l’Occident… Je terminerai donc par cette question : le Tour de France cycliste sera-t-il capable, un jour, de mettre en scène ce nouveau symbolisme, par le biais de ses coureurs cyclistes et de son spectacle itinérant ?

Lire la totalité de l'interview Par David Even pour Le Mensuel de l'Université