Étude ADEME : Les impératifs urgents de la transition climatique pour l'économie française

En 2006, le rapport Stern avait déjà mis en évidence les conséquences économiques du changement climatique, soulignant que les coûts de l'inaction dépassent largement ceux de la prévention. Près de deux décennies plus tard, le Conseil de l'Union européenne réaffirme l'urgence d'une transition juste vers des économies durables face au changement climatique. Dans ce contexte, l'ADEME dévoile une étude inédite dans le cadre du projet Finance ClimAct, estimant les coûts potentiels du changement climatique pour l'économie française.

L'étude vise à intégrer l'évaluation des dommages climatiques à la modélisation économique de différents scénarios de transition, conformément au cadre d'analyse du NGFS. Deux évaluations majeures ont été réalisées : la première compare les impacts économiques d'un réchauffement mondial de +3.5°C d'ici la fin du siècle par rapport à un scénario sans changement climatique, tandis que la seconde intègre les coûts des dommages dans divers scénarios de transition.

Les risques physiques (climatiques et météorologiques) et les risques de transition (liés à l'ajustement vers une économie bas-carbone) sont examinés. Dans des scénarios de transition retardée ou d'inaction, les coûts potentiels du changement climatique pour la France sont considérables.

Dans un scénario de transition retardée, les frictions sur les facteurs de production entraînent des coûts économiques importants, estimés à près de 1 100 milliards de dollars sur la période 2030-2050, avec une perte de -1,5 point de PIB en 2030 et -5 points en 2050. Le scénario d'inaction, conservant le mix énergétique actuel, pourrait coûter près de 7 points de PIB annuels d'ici la fin du siècle, soulignant l'importance de politiques climatiques.

Les estimations de l'étude, probablement sous-estimées, ne prennent pas en compte tous les effets indirects du changement climatique. Les déplacements de population, les politiques d'adaptation, la reconstruction, la gravité des catastrophes naturelles et le coût de la perte de biodiversité sont autant d'éléments non inclus. Ces premières évaluations soulignent la nécessité d'une action immédiate et d'une réévaluation constante à mesure que de nouvelles données et outils de modélisation deviennent disponibles.

Consulter l'étude de l'ADEME : Les risques climatiques et leurs coûts pour la France.

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