Le travail : un facteur de risque de cancer ?

En France, près de 2,4 millions de personnes sont quotidiennement exposés à des substances cancérigènes sur le lieu de travail. Même si certaines professions sont plus à risque que d'autres, tout le monde est concerné.

Poumon, plèvre, vessie, larynx, peau... Chaque année en France, 13 000 à 30 000 nouveaux cas de cancer auraient une origine professionnelle. Pourquoi tant d'imprécision dans cette estimation ? Parce qu'un cancer professionnel reste souvent difficile à distinguer d'un cancer qui n'est pas lié au travail.

Qu'est-ce qu'un cancer professionnel ?

Les cancers sont des maladies complexes qui peuvent être induites par différents facteurs : l'hérédité, des facteurs comportementaux (alimentation, alcool, tabac...), environnementaux et/ou des facteurs professionnels. Un cancer est dit professionnel lorsqu'il est la conséquence d'une exposition à un facteur cancérigène sur le lieu de travail. Mais d'un point de vue médical, rien ne permet de le différencier d'un cancer qui aurait une autre origine : il se manifeste et évolue de façon identique.

De plus, les cancers liés au travail apparaissent souvent 10, 20, 30 voir 50 ans après l'exposition à un facteur de risque professionnel. Les patients sont souvent déjà à la retraite. Ils ne vont pas nécessairement faire le lien entre leur maladie et une activité passée. D'autant plus qu'ils n'ont pas toujours eu conscience que cette activité les avait exposés à un risque. Aujourd'hui, ce problème est en partie résolu grâce à un dispositif légal : " l'attestation d'exposition " remise à toute personne quittant une entreprise. Rempli par l'employeur et le médecin du travail, ce document mentionne les agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques auxquels un salarié a été exposé.

Quelles sont les substances à risque ?

Les agents cancérogènes dont il est question sont extrêmement nombreux. Ils peuvent être de nature chimique (métaux lourd, benzène, amiante, goudrons, huiles minérales, poussières de bois...), physique (rayonnement radioactifs, UV) ou biologique (virus, toxines). Il peut s'agir de produits manipulés, de substances produites par un procédé de fabrication (fumées, gaz, poussières..). Ils peuvent pénétrer dans l'organisme par inhalation, par ingestion ou parfois par simple contact cutané.

Qui est concerné ?

Près de 2,4 millions de travailleurs français sont quotidiennement exposés à au moins un de ces agents. Tout le monde peut être concerné, même si les hommes le sont davantage que les femmes et les professions manuelles plus que les professions intellectuelles.

Alors, le travail est-il un facteur de risque de cancer ? Selon l'Institut national de recherche et sécurité (INRS), les secteurs où le risque est le plus élevé sont l'industrie du bois, la métallurgie, la chimie et la plasturgie, le BTP et les carrières. Les activités de maintenance, de nettoyage, de dépannage, le travail de désinfection en milieu hospitalier ou dans l'agroalimentaire, le travail dans un laboratoire d'anatomopathologie ou dans un laboratoire de recherche présentent aussi des risques. Et cette liste est loin d'être exhaustive ! Pour savoir si une activité professionnelle présente un risque, il faut analyser dans le détail ce à quoi elle expose.

Auteur : ARC, e-santé.fr

Réactions...

MM's le :

Mes hommages à cet article, qui met le doigt sur un détail de taille : Les facteurs de risques : Peut-on remplacer certains produits chimiques par des produits plus écologiques ? Ceci dit, certains produits (écologiques) sont tout aussi irritants et nocifs pour l'environnement, par exemple la bouillie bordelaise, utilisable pourtant dans le cadre de l'agriculture biologique... Je pense aux personnes qui doivent fabriquer ce produit, les risques d'inhalation auxquels ces personnes sont exposées, et les conséquences plus tard...

Peut-on éviter le "tout chimique" ? Que dire des sociétés - et il y en a - dont l'objectif est un enrichissement maximal grâce à la production de ces produits ?
Et ce "regard humain", porté au salarié d'une telle entreprise, tout d'abord vis-à-vis de lui-même (utiliser un éventuel droit de retrait, en refusant une exposition risquée), et de la part du chef d'entreprise, qui consisterait à veiller sur la santé de son équipe, s'accorder de trouver les formules (chimiques ?) qui consisteraient à produire des produits moins nocifs...
Ce serait tout un système, un ensemble de mentalités à revoir... Mais là, on peut rêver...

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