Santé au travail : 55 % des salariés savent ce que sont les TMS et 72 % en souffrent (sondage Anact)

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Plus de la moitié (55 %) des salariés interrogés par l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) déclarent savoir ce que sont les TMS (troubles musculo-squelettiques), révèle un sondage présenté mercredi 16 juin 2010. « Si on avait posé la question il y a trois ans, on aurait été à un petit 10 %.

On voit que les campagnes de sensibilisation portent leurs fruits », se félicite Jean-Baptiste Obeniche, directeur général de l'Anact. En revanche, le taux de 72 % de personnes qui se plaignent d'au moins une douleur liée aux TMS n'a pas baissé depuis trois ans, malgré les campagnes de prévention. Ce sondage a été réalisé, du 29 mars au 3 avril 2010, par téléphone au domicile de 1 002 salariés, représentatifs des salariés français actifs occupés de 18 ans et plus.

À la question « Savez-vous ce que sont les troubles musculo-squelettiques ? », 35 % répondent « oui et je sais précisément ce dont il s'agit » et 20 % « oui j'en ai entendu parler, mais je ne sais pas précisément ce dont il s'agit », et 45 % « non ». Les troubles musculo-squelettiques sont définis par la Dares comme « un ensemble d'affections survenant au niveau de toutes les articulations et engendrées par les gestes répétitifs. » Ils font l'objet depuis trois ans de campagnes de sensibilisation menées par le ministère du Travail .

UN SALARIÉ SUR DEUX DÉCLARE UNE DOULEUR AU DOS

Selon l'enquête, 72 % des salariés déclarent ressentir au moins une douleur liée aux TMS. Un salarié sur deux déclare une douleur au dos. Ce nombre monte à 69 % parmi les ouvriers interrogés, et à 68 % des salariés d'entreprises de 20 à 199 salariés. En outre, 45 % du total des personnes interrogées, et 55 % des femmes ont mal aux épaules ou à la nuque. Un quart des salariés interrogés, et la moitié des ouvriers (51 %) déclarent une douleur au poignet. « Il ne s'agit pas forcément de maladies professionnelles. Mais dans la mesure où les trois quarts des sondés font une corrélation avec leur univers professionnel, cela nous donne des indices de réflexion. D'autant que les salariés qui ont vingt ans d'ancienneté ont vraiment mal. »

En effet, 61 % d'entre eux déclarent éprouver plusieurs douleurs. Ces douleurs sont « insupportables » ou « fortes » pour 22 % de tous les sondés, et pour plus du tiers (37 %) des salariés qui ont plus de vingt ans d'ancienneté. « Rapporté à la population française en activité, le chiffre est très, très loin d'être anodin », insiste le directeur général de l'Anact. Enfin, un quart des salariés interrogés pensent que leur douleur est « totalement » liée à leur activité professionnelle, et 52 % jugent qu'elle lui est partiellement liée.

RISQUES PSYCHOSOCIAUX

Les salariés placés à des postes exposés aux risques biomécaniques et organisationnels constituent un terrain propice aux TMS, conclut le sondage. En effet, 80 % des salariés déclarant éprouver plusieurs douleurs sont d'accord avec la phrase : « Dans mon travail, je suis obligé de me dépêcher. » Près des deux tiers (63 %) de ces mêmes salariés se déclarent « débordés » et 53 % trouvent que leur travail les « oblige à rester dans des positions trop statiques » ou qu'il est « basé sur des gestes trop répétitifs. » Pourtant, « les risques biomécaniques peuvent être atténués par une organisation du travail adaptée », rappelle Stéphane Pimbert, directeur général de l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles). Ainsi, on retrouve les mêmes facteurs dans les causes des risques psychosociaux et celles des troubles musculo-squelettiques. « À tel point que nos méthodes de prévention des risques professionnels s'attaquent le plus souvent aux deux problèmes de front », poursuit Stéphane Pimbert.

« À qui avez-vous parlé de vos douleurs ? », demandent enfin les sondeurs aux salariés qui ressentent au moins une douleur gênante. « À mon médecin traitant » est la première réponse, avec 81 %. Le médecin du travail vient en deuxième place (62 %). En revanche, le supérieur hiérarchique (30 %), les représentants du personnel (19 %) et le DRH (14 %) ne sont pas des recours naturels pour le salarié confronté aux TMS. « Même si le DRH est censé soutenir le salarié, nous pouvons supputer que ce dernier craigne une remise en cause de la qualité de son travail », avance le directeur général de l'Anact. le Sondage auprès de 1 000 salariés sur leur perception des troubles musculo-squelettiques sur demande auprès de la lettre de la sécurité

Auteur : la lettre de la sécurité

Réactions...

Marie-Mireille Sohou le :

Bravo aux organismes tels que l'INRS pour ce travail de sensibilisation sur l'identification et la compréhension des TMS. c'est un travail de longue haleine, et il faudra encore beaucoup de persévérance...

Un des domaines dans lequel la prévention des TMS porte considérablement ses fruits, et sur lequel il serait fort bénéfique que l'INRS mette l'accent dans ses prochaines campagnes pour les entreprises est : La pratique journalière des exercices d'échauffements musculaires avant la prise de poste. Pourquoi ?

Voici : Le TMS ne se constitue pas du jour au lendemain. Ces micro lésions s'installent progressivement, au fur et à mesure de la répétitivité des gestes, et se déclarent au bout de quelques mois, voire quelques années...

Une des origines : les gestes répétitifs, comme le port de charges lourdes sollicitent chacune des articulations concerées par l'action afférente : Phalanges, poignets, coudes, épaules, avant-bras, trapèzes entre autres...

Un moyen simple, à la portée de toutes les entreprises, qui a été mis en place dans l'entreprise où je travaille, permet la prévention de ces TMS : Les échauffements musculaires avant la prise de poste. Cette bonne pratique a été mise en place au mois de mai de l'année dernière... La régularité paie, car elle a permis non seulement de diminuer ces troubles, mais aussi améliore la vigilance, et le plus extraordinaire est aussi la baisse significative des accidents de travail, tout comme les AT bénins. les salariés qui participent à ces séances sont heureux : Ces séances "réveillent" les muscles, les articulations, la circulation sanguine, oxygènent le corps, et j'irai même jusqu'à dire l'esprit : Convivialité, bonne humeur, le travail est abordé sous un angle plus positif...

... Un moyen déroutant tellement il est simple et son bon sens. Tous ses bienfaits n'ont pas encore été mis en évidence, cependant la prévention des risques psychosociaux, grand sujet d'actualité, en est un...

lecteur le :

Bravo surtout à inforisque qui travaille sans financement public....

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