STRESS PROFESSIONNEL Le combattre, c’est gagner en efficacité !

Classé dans la catégorie : Général

Selon un récent sondage réalisé par l’institut CSA pour l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), pas moins de 4 salariés sur 10 se déclarent stressés (voir dossier page 3) (1).

Un fléau collectif frappant tous les acteurs de l’entreprise

Parmi eux, 60 % attribuent leur stress exclusivement à leur travail. Autre enseignement : toutes les catégories de salariés sont frappées et les postes à responsabilités sont davantage exposés. Ainsi, 57 % des cadres supérieurs se déclarent stressés. De même, on sait que le stress touche très durement les patrons de PME (2). Or, la conjoncture actuelle ne va rien arranger. Selon 54 % des personnes interrogées, la crise économique va encore accentuer le stress.

Privilégier les approches préventives et collectives

Devant un tel phénomène, il est bien sûr impératif de prendre des mesures. Mais lesquelles ? Comme le souligne le Nouvel Observateur, deux logiques sont en concurrence : ”D’une part, les solutions ‘psy’ vendues à prix d’or aux entreprises par des cabinets privés - par exemple des ‘cellules d’écoute psychologique’, notamment par téléphone. D’autre part, des approches plus collectives et préventives qui font appel à une réorganisation du travail et du management. (3)” Bien entendu, seules les secondes prennent le mal à la racine et produisent des effets bénéfiques dans la durée pour les salariés et les entreprises. C’est pourquoi, sans négliger d’apporter un soutien à tel ou tel salarié fragilisé, les approches globales sont préférables. C’est, en tout cas, dans cet esprit que les intervenants de Point Org Sécurité envisagent la question du stress lorsqu’ils offrent leur assistance à la rédaction du document unique d’évaluation des risques.

Le stress, symptôme de dysfonctionnements

De surcroît, une telle démarche est également bénéfique aux entreprises. En effet, les risques psychosociaux trouvent essentiellement leur origine dans des dysfonctionnements affectant aussi la performance de l’organisation. Les employés ne s’y trompent pas. Dans un récent ouvrage, Hubert Landier, spécialiste du climat social, rapporte que “lors d’audits de performance sociale, les salariés témoignent de plus en plus souvent d’une désorganisation peu compatible avec les objectifs d’optimisation et de fluidité affichés par les promoteurs de ces organisations : ordres contradictoires, procédures routinières vidées de leur sens initial, managers non légitimes, tension dans l’entreprise, etc. (4)”

La prévention des risques, un bon calcul économique !

Dès lors, lutter contre les risques est un excellent moyen d’améliorer l’efficacité de l’entreprise. “Une entreprise qui accepte une vraie réflexion et des investissements significatifs sur la qualité du travail peut en théorie réduire significativement les contraintes physiques et mentales, ainsi que les risques que subit le salarié, sans remettre en cause les objectifs globaux de l’organisation de la production. L’impact financier, s’il est un coût au départ à court terme, n’affecte généralement pas la productivité, bien au contraire : celle-ci semblerait s’améliorer sur le long terme”, écrit encore Hubert Landier. Et d’apporter cette précision valable pour toutes les démarches de prévention que celles-ci visent les risques physiques ou mentaux : “Dans un environnement plus sûr et moins contraignant, la motivation et l’engagement des salariés progressent, l’absentéisme régresse et les entreprises ne subissent plus les coûts des accidents et des maladies du travail.” Contrairement à une idée encore trop répandue, la prévention des risques est donc, pour les entreprises, un excellent investissement.

(1) Sondage Réseau ANACT/CSA 2009 “Le stress au travail”, consultable à l’adresse suivante : www.qualitedevieautravail.org.
(2)Voir Altersécurité n°43, juin 2009.
(3) Le Nouvel Observateur, 11/06/2009.
(4) “Évitez le stress de vos salariés”, sous la direction d’Hubert Landier, Éditions Eyrolles, juin 2009, 229 p., 26 €.

Lutte contre le stress et document unique

Le 6 mai 2009, un arrêté ministériel a étendu à toutes les entreprises l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail au travail du 2 juillet 2008. Cet accord prévoit que les entreprises entreprennent de lutter contre le stress de leurs salariés. Il précise notamment que “la lutte contre les causes et les conséquences du stress au travail peut être menée dans le cadre d’une procédure globale d’évaluation des risques”. Cela signifie notamment que la question du stress doit être abordée dans le document unique d’évaluation des risques professionnels que les entreprises doivent réaliser et mettre à jour chaque année.

Source : Altersécurité infos

 

Lire également : " Le stress au travail touche 4 salariés sur 10 ", par l'ANACT

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