Le Perchloroéthylène, un cancérigène dans la ville

Classé dans la catégorie : Général

Le perchloroéthylène est toxique pour les travailleurs, pour les riverains et pour la population en général.

Ce n’est pas une extrapolation, ce sont des centaines d’études scientifiques accumulées depuis des décennies qui le disent ; c’est aussi ce qu’apportent les témoignages des victimes des émanations des pressings.

Madame Bernard elle ne pourra pas témoigner, car elle est décédée en décembre 2009, 22 mois après l’installation d’un pressing au rez-de-chaussée de son immeuble. Si elle avait été Danoise ou Américaine, elle serait encore là, car ce type d’installation nouvelle est interdit respectivement depuis 2003 et 2006 dans ces 2 pays.

Pourquoi la France n’a-t-elle pas encore pris une décision d’interdiction ?

Les preuves expérimentales existent en effet depuis des décennies. 10 études de cancérogénicité ont été menées chez le rongeur et ces 10 études concluent à un effet cancérogène. Les études sont encore plus nombreuses, et tout aussi convergentes, pour les autres effets toxiques : sur le système nerveux, sur les reins et sur le foie. Les études épidémiologiques en milieu de travail retrouvent tous ces effets et même chez les riverains, pour lesquels il est difficile par principe de mener des études de ce type, des effets neurologiques ont été mis en évidence.

L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats Unis vient de publier le 10 Février 2012 une norme pour le perchloroéthylène : 40 μg/m3 pour les effets non cancérogènes et cancérogènes. Or les riverains sont en moyenne exposés à 2000 μg/m3, voir beaucoup plus dans des cas comme celui de Madame Bernard.

Malgré cela, les autorités sanitaires continuent de défendre le principe d’un usage contrôlé du perchloroéthylène, comme elles ont défendu pendant longtemps le principe de l’usage contrôlé de l’amiante. Le procès de l’amiante qui s’est terminé en Italie lundi 13 février par la condamnation des dirigeants de la Société Eternit a rappelé combien ce principe est un leurre pour les substances de type cancérogène.

Les procédés de remplacement existent. Ils sont largement mis en oeuvre et rien ne justifie de continuer à intoxiquer travailleurs, riverains et plus largement la population en émettant dans l’air et dans l’eau une substance dont la toxicité est avérée.

Il est urgent de faire cesser ce scandale sanitaire. L’interdiction du perchloroéthylène dans les pressings doit être décidée. Les responsabilités devront être clairement établies à l’occasion du procès de Madame Bernard. C’est pour cela que le Réseau Environnement Santé soutient l’action de l’association de défense des victimes d’émanations de perchloroéthylène des pressings et que Générations Futures a décidé de se constituer partie civile dans ce procès et de déposer plainte pour carence fautive de l’Etat.

Perchloroéthylène en chiffre

La France compte environ 5000 pressings, 90% d’entre eux utilisent du perchloroéthylène. Chaque année, 1 million de litres de perchloroéthylène soit environ 8200 tonnes sont utilisés.

Lire le dossier de presse (partenariat RES, A.D.V.E.P.P. et Générations Futures

Auteur : André Cicolella (Porte-parole du RES) - « Le perchloroéthylène, toxique pour les travailleurs, toxique pour les riverains. ».

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