Le coût des lésions professionnelles Quels coûts considérer ? Pour qui ?

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Les accidents et les maladies du travail représentent non seulement des coûts financiers énormes pour les entreprises, mais aussi des coûts humains importants.

Bâtir les connaissances

Aucune étude au Québec n’avait jusqu’à ce jour évalué les coûts totaux des lésions professionnelles pour l’ensemble de la société. « Ce type d’étude est très rare au Québec. Celles qui existent se limitent à estimer les coûts directs et indirects pour les employeurs. Nous avons voulu innover en utilisant des méthodes éprouvées afin d’apprécier l’importance des coûts pour les entreprises, pour les travailleurs et pour la collectivité », explique Martin Lebeau, économiste à l’IRSST et auteur principal de l’étude.

Méthodes

Les auteurs ont relevé le défi et l’on sait maintenant que les lésions professionnelles d’une année occasionnent en moyenne quatre milliards six cents millions de dollars au Québec, dont 2,8 milliards en coûts humains! Pour établir ce montant, les chercheurs ont utilisé les lésions acceptées par la CSST dont l’événement d’origine était survenu de 2005 à 2007, ainsi que les données financières d’une maturité moyenne de trois ans s’y rattachant. Ces débours incluaient les frais d’assistance médicale, les frais de réadaptation, les indemnités de décès, les indemnités pour dommages corporels et les dédommagements de remplacement du revenu. Les diverses dépenses ont été actualisées au taux de 3 %, lorsque cela était nécessaire, et classées en fonction de ceux qui les paient, soit les employeurs, les travailleurs et la collectivité.

En se basant sur les fondements de la méthode du capital humain, les chercheurs ont évalué à près de 1,5 milliard de dollars les pertes de productivité qu’occasionnent les lésions professionnelles. « La baisse de productivité correspond à la baisse du produit intérieur brut (PIB). Et cette contribution au PIB peut s’estimer par le salaire brut (avant impôts) du travailleur, qui représente la productivité marginale du travail. Il s’agissait donc de multiplier le salaire brut du travailleur par son temps d’absence, mais il fallait également prendre en considération l’effet d’une perte de salaire pour la collectivité, qui se traduit entre autres par une diminution des recettes fiscales et par une baisse des cotisations à l’assurance-emploi, à l’assurance parentale et au Régime de rentes du Québec », raconte Martin Lebeau.

De plus, les accidents du travail génèrent de nombreux coûts administratifs difficiles à estimer. Aux fins de l’étude, les chercheurs les ont limités aux dépenses de recrutement et de formation des effectifs devant être remplacés. Lire la suite de l'article (pdf)...

Auteur : IRSST.

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