La diversité des métiers de la maintenance industrielle, un problème pour la protection

Classé dans la catégorie : Risques machines

Le 27 mai dernier, le SYNAMAP a organisé la 6ème édition de ses Rencontres au Palais du Luxembourg, évènement incontournable au cours duquel ont été abordés des sujets liés à la prévention et à la protection des travailleurs dans le milieu de la maintenance industrielle.

Les interventions de Jean-Luc Betard (Coordonnateur SPS, Directeur de Coregi), Bernard Cuny (Président du SYNAMAP - société GAMESYSTEM) et Denis Leblond (Directeur commercial ANSELL) ont évoqué les problématiques de protection des travailleurs de la maintenance industrielle et les actions et efforts à faire pour optimiser la prévention des risques professionnels et améliorer la sécurité. Les métiers de la maintenance industrielle sont extrêmement diversifiés et les problématiques de sécurité sont complexes et propres à chacun de ces métiers.

En effet, Denis Leblond explique que "la grande difficulté dans les travaux de maintenance industrielle, c’est la diversité d’industries et le grand nombre de contextes auxquels les travailleurs doivent faire face, générant une multitude de risques. Les intervenants en maintenance sont confrontés à tous les risques que nous connaissons : travaux en hauteur, risques chimiques, risques mécaniques, risques électriques, bruit… La liste est longue !"

Pour faire face à cette situation de "multirisques", les "fabricants du SYNAMAP échangent beaucoup sur la complexité et la polyvalence des intervenants dans l’industrie en général" confie Denis Leblond. Car la polyvalence recherchée par les techniciens de maintenance est une démarche trop simplificatrice et peut s’avérer dangereuse pour le travailleur qui n’aura pas l’équipement adapté face aux risques auxquels il est exposé. "On se focalise sur les risques principaux et on ignore les autres" témoigne Denis Leblond qui ajoute que "pour travailler en sécurité, il faut prévoir au maximum". Or on constate que, de manière générale, les entreprises connaissent bien les risques liés à leur métier mais ignorent souvent les risques périphériques.

Bernard Cuny précise que "les entreprises n’ont pas forcément le recul nécessaire pour identifier l’ensemble des risques encourus". De plus, le document unique qui est un support indispensable à la garantie de bonnes conditions de sécurité "est conçu mais n’est pas suivi" indique Jean-Luc Betard, qui ajoute que "beaucoup d’entreprises ne vont pas au bout de la démarche. Sur les 25% d’entreprises qui ont fait le document unique entre 2002 et 2003, très peu sont aujourd’hui capables de le faire vivre et ne font pas de mises à jour annuelles. Le document unique, qui est un outil de travail, est trop souvent perçu comme un document administratif".

Dans la maintenance industrielle, se pose également le problème de la sous-traitance. "Nous n’avons pas de statistiques précises mais on a largement dépassé les 70% de problèmes liés à la sous-traitance et à un transfert de responsabilités. On oublie de vérifier que les sous-traitants ont bien les formations et les compétences requises par rapport aux contextes et aux éléments de risques liés aux interventions" rappelle Jean-Luc Betard.

Bernard Cuny ajoute que "les entreprises n’exigent pas de leurs sous-traitants la même formation que leurs salariés".

Le constat est sans équivoque, les conditions de santé et de sécurité dans les interventions de maintenance industrielle ont tendance à se dégrader. Pourtant, et c’est une réalité, les fabricants innovent sans cesse pour proposer des protections qui allient efficacité et confort, tout en respectant les exigences des utilisateurs.

Auteur : communiqué du SYNAMAP.

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