Souffrance au travail : la FGAF met des mots sur les maux

Définitions, réglementations et témoignages inscrivent ainsi noir sur blanc un état de souffrance prégnant. L'étude a conduit la FGAF à émettre 5 recommandations et 71 mesures d'accompagnement.

La couverture et le sous-titre de ce livre blanc annoncent la couleur : "voyages aux confins des textes et des maux", "un état des savoirs, un aperçu des faits et des effets, les préconisations"...

C'est en effet un voyage très imagé, une langue à la fois simple et riche qui porte les différentes notions et concepts qui ont été développés autour du bien-être et de la souffrance au travail. Avec derrière, une volonté de donner des armes aux représentants du personnel des différentes fonctions publiques pour résoudre le défi de la souffrance au travail.

Un contexte opportun et favorable

Avec cette étude, la FGAF "s'inscrit dans le cadre de l'agenda social piloté par la ministre chargée de la fonction publique, Marylise Lebranchu", affirme dès l'éditorial le document. Et en effet, l'alternative politique était une occasion évidente pour faire ce point. D'ailleurs, "la FGAF a noté avec satisfaction que l'amélioration des conditions de travail constituait l'un des six thèmes d'action de l'agenda social 2012-2013 du ministère de la fonction publique. "La résolution du problème de la souffrance au travail en fait partie intégrante".

Un premier chapitre à picorer

Le premier chapitre de ce livre blanc se présente sous la forme d'un abécédaire des termes, expressions utilisés par le droit ou les experts pour parler, décrire, encadrer des situations de souffrance au travail. D'Accidents de service à Climat social, de Protection à Répression, le lecteur pourra picorer les mots qui l'intéressent ou l'interpellent. On y trouve bien sûr une définition de la souffrance au travail issue d'un document de l'Aract Aquitaine : "La souffrance au travail peut être caractérisée comme une forme plus aggravée par rapport aux premières manifestations telles que le stress ou le mal-être.

La souffrance au travail est une souffrance mentale.

Il s'agit d'une dépression réactionnelle professionnelle en lien avec les contraintes organisationnelles et sociales de l'entreprise, souvent déclenchée en réaction à des comportements identifiables de collègues ou de supérieurs hiérarchiques. La conviction que le niveau atteint de dégradation ne peut plus évoluer positivement marque l'entrée dans la souffrance."

L'étude montre que la souffrance au travail n'existe pas dans le code du travail et que son emploi se réfère préférentiellement à une souffrance mentale et non physique.

Pas de chiffres, mais des lettres

Le deuxième chapitre recense les principales études, rapports, enquêtes, accords, guides parus sur le thème. La Fédération souligne le décalage entre la production d'écrit tout azimut sur le sujet et l'absence de données chiffrées au sein de l'administration. Souhaitant que "la situation actuelle suscitera une recherche sur le "chiffre noir" de la "souffrance grise" dans les administrations". L'analyse du "papier" amène la FGAF à relever que si dans le droit presque tout existe, dans les faits on est loin du compte. La Fédération égratigne aussi au passage la gestion française de ces problèmes en notant que si il y a eu "Accords" c'est surtout grâce à la "discrète et méthodique obstination de l'Europe" pour asseoir le dialogue social comme outil privilégié de résolution de la question.

"La "Nef des fous" : l'impuissance, la solitude et la honte"

La troisième partie du document est un recueil de" témoignages triés, choisis, regroupés qui a pour but de mettre en lumière des situations singulières et significatives de souffrances très diverses". A travers cette "anthologie de la souffrance au travail ordinaire", on plonge directement dans la monotone litanie des violences qui peuvent affecter les professeurs, les surveillants pénitentiaires ou encore les relations hiérarchiques stupéfiantes au sein de certains services de police.

Recommandations et mesures

Ce Livre blanc s'achève sur 5 recommandations d'actions assorties de 71 mesures. Ces recommandations et mesures ont été construites à partir de préconisations de différents organismes ou institutions telles que l'Anact, l'INRS ou de rapports comme celui de Lachmann etc. Précises, elles sont mêmes assorties d'un calendrier prévisionnel de mise en oeuvre et indiquent le pilote de l'action. Constituant ainsi un véritable support aux négociations à venir.

Documents joints : Le Livre Blanc de la FGAF.

Auteur : Par Sophie Hoguin, actuEL-HSE.

 
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