Une multitude d'outils pour les garages

La branche de la réparation automobile est constituée essentiellement de petits garages, qui ne disposent pas en interne de spécialiste de la prévention des risques professionnels. L'accidentologie y reste élevée.

Les chefs d'entreprise ont donc besoin d'outils simples pour lutter contre les quatre risques professionnels majeurs identifiés : le risque chimique, les troubles musculosquelettiques (TMS), les chutes de hauteur et les chutes de plain-pied. Un programme de prévention, porté par l'Assurance maladie-risques professionnels et les principales organisations professionnelles du secteur, a été déployé.

La caractéristique première de l'activité de réparation automobile réside dans son architecture : 90 % de ses quelque 140 000 mécaniciens et carrossiers travaillent dans des structures de moins de 20 salariés. Si la sinistralité y est en baisse ces dernières années, l'indice de fréquence des accidents du travail reste au-dessus de la moyenne de l'ensemble des secteurs. La réparation automobile fait d'ailleurs partie des quatre secteurs prioritaires ciblés par la CnamTS pour y tester de nouveaux modes d'action en direction des TPE. Ainsi, des actions de prévention sont déployées par métier, en partenariat avec les organisations professionnelles (OP). Et fort logiquement, elles ont été orientées vers les dirigeants des petites entreprises du secteur.

Quatre risques majeurs

Quatre risques principaux ont été identifiés dans la profession : le risque chimique, les troubles musculosquelettiques, les chutes de hauteur et les chutes de plain-pied. Un programme propre à l'activité réparation automobile, appelé TPE garages, propose une offre globale à l'ensemble des chefs d'entreprise. Et ce, afin de les mobiliser sur les enjeux de la prévention, les aider à mieux identifier les situations à risque et leur proposer des actions (bonnes pratiques organisationnelles, choix d'équipements adaptés, préconisations aux postes de travail, etc.) favorisant la prévention autour des quatre risques majeurs.

Destiné aux entreprises de moins de 20 salariés, le programme concerne aussi bien les établissements de réparation des véhicules légers et utilitaires que les garages de poids lourds, ces derniers présentant une fréquence d'accidents de travail deux fois plus élevée.

Un arsenal d'outils

Des outils d'évaluation des risques ont par ailleurs été adaptés à la profession, en tenant compte des spécificités des diverses activités – réparation mécanique et réparation carrosserie – et en distinguant la réparation des poids lourds de la réparation des véhicules légers. C'est par exemple le cas d'OiRA et de MAVImplant, dont les déclinaisons sont le fruit d'un travail conjoint entre l'INRS et tout ou partie des principales OP du secteur : Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), la Fédération nationale de l'artisanat automobile (FNAA) et la Fédération française de carrosserie (FFC).

Tous les chefs d'établissements ont été informés de l'existence sur le site de l'INRS d'un espace web dédié aux garages. En 2015, les dirigeants des 40 000 garages de moins de 20 salariés ont également reçu un dépliant, les mobilisant sur les enjeux économiques et humains de la prévention et les principaux risques dans leur profession.

Démultiplication des initiatives locales

D'autres outils, développés régionalement, ont été déployés au niveau national, comme la « mallette gants » [PDF], de la Carsat Nord-Est, ou les fiches de poste en Bretagne.

Un autre dispositif est actuellement développé par le réseau prévention, les académies de Rennes et Nancy et les OP : il s'agit de Synergie Réparation automobile. Il cible une population particulièrement vulnérable aux risques professionnels : les nouveaux embauchés. Ce dispositif pédagogique visant la maîtrise des risques professionnels est basé sur l'observation et l'analyse de situations de travail en entreprise. Il se décline en un outil pour les jeunes préparant un diplôme de l'Éducation nationale (lycéens ou apprentis), « Synergie pédagogie », et un pour le tuteur qui accueille un nouveau salarié, « Synergie accueil ». Il devrait être disponible pour la prochaine rentrée scolaire. Chaque année, 53 000 personnes sont formées à la réparation automobile dans ces filières.

Par ailleurs, des Aides financières simplifiées (AFS) sont proposées par certaines Carsat et permettent d'apporter un soutien financier aux mesures de prévention des risques dans le secteur de la réparation de véhicules automobiles.

Mobiliser et former

Une dernière action expérimentale, mise en place avec six caisses régionales (Bretagne, Centre Val-de-Loire, Île-de-France, Nord-Est, Normandie et La Réunion), vient de voir le jour : il s'agit du déploiement de 10 chargé(e)s de mission (5 pour le CNPA, 5 pour la FNAA) pour accompagner les chefs d'entreprise de TPE dans leur démarche de prévention. Objectifs visés : mobiliser les TPE, faire la promotion d'outils et de conseils visant à apporter des solutions concrètes et adaptées, et inciter les chefs d'entreprise à s'équiper de dispositifs favorisant la prévention autour des quatre risques majeurs.

Ce dispositif a débuté en janvier 2016 et devrait s'achever fin 2017, avec pour objectif de suivre entre 3 000 et 4 000 garages.

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