L’absurdité absolue : la prime de présentéisme

Classé dans la catégorie : Général

Le 31 aout, France Télévision a diffusé un reportage sur les maires qui ont mis en place une prime de présentéisme… et ça marche.

Le constat de départ est que les fonctionnaires ont un taux d’absence de 11.7%. Naturellement une partie est justifiée, mais cela représente beaucoup d’abus : utilisation de la totalité des jours pour enfant malade, arrêts maladie demandés à la moindre occasion…

La prime de présentéisme

Face à ce constat, le maire de Florensac (Hérault) offre une prime de « présentéisme » de 50€ par mois si aucune absence n’est répertoriée. Bien sûr, c’est contestable en terme d’équité, ceux qui ont une absence justifiée ne touchent pas la prime ? En tout cas, le maire s’y retrouve financièrement.

L’absurdité dans toute sa splendeur

Avec cette prime, on récompense ceux qui sont présent… et moi qui pensais que les employés étaient payés pour travailler…

D’autant que cela a un côté pervers qui pousse les employés à venir travailler même quand un arrêt serait justifié, au risque d’aggraver leur santé ou de contaminer les autres.

Mes aprioris me disent qu’il y a un monde entre le public et le privé ; j’ai donc fait quelques recherches pour comparer. J’ai trouvé un chiffre datant de 2013 : le taux d’absentéisme dans le privé était de 4.26%. J’ai également trouvé (déterré) un comparatif qui date de 1998 dont il ressort à peu près le même écart.

J’ai également trouvé pas mal de pages traitant du sujet des primes d’assiduité et de présentéisme, qui peuvent même se cumuler dans certains cas !! Mais c’est quand même nettement plus présent dans le secteur public. Il y a même un livre dédié aux primes dans la fonction publique (90 pages rien que pour la fonction publique hospitalière) !!

L’absentéisme ? Un indicateur de santé… de l’entreprise

Mettre une prime c’est faire comme le médecin, il soigne les symptômes mais pas l’origine. Ben oui, reconnaissons-le, on soigne la fièvre, rarement le manque d’hygiène.

Il serait préférable de s’occuper de la signification de ce taux plutôt que de mettre des primes. Globalement, un taux d’absentéisme élevé révèle un mal être dans l’entreprise, une démotivation de ses salariés. Il est donc préférable d’analyser l’origine des absences afin de mettre en place des actions de prévention pour motiver, prendre en considération chacun, d’aménager le poste de travail, d’adapter les équipements pour réduire les accidents ou les traumatismes… mais on est loin de la solution de facilité de la prime.

Pour aller plus loin :

Réactions...

Jean-François le :

J'ai accompagné récemment un organisme dans l'évaluation de ses RPS (Risques psychosociaux). La situation était plus qu'alarmante. Je n'ai jamais vu un taux d'absentéisme aussi élevé ! Il est évident que la chasse aux absences doit commencer par la mise en place d'une démarche réelle d'amélioration de la qualité de vie au travail. Je suis d'accord, la prime n'est pas un moyen durable de réduire les absences injustifiées. Certes, il existe des personnes qui "profitent du système" et abusent des arrêts, mais les vrais questions sont ailleurs : Que fait-on pour que les salariés se sentent bien au travail ? Que fait-on pour préserver l'équilibre avec leur vie familiale et sociale ? Que fait-on pour que leur implication soit reconnue ? Qu'attend t'on pour miser sur l'intelligence des salariés et leur faire vraiment confiance ???

zeric_21 le :

Puisque nous sommes dans l'absurdité absolue, allons y... Pourquoi ne pas prévoir une prime d'absence de prime, pour dédommager ceux qui n'ont pas droit à la prime de présentéisme ??? Et pour financer cela, une augmentation de la CSG pour les retraités, par exemple.
Pour réagir, connectez-vous !

Les derniers produits des risques professionnels