A la HAUTEUR de nos ambitions : accroître les compétences des personnes exposées

Dans le domaine des travaux en hauteur, les ambitions sont communes à l’ensemble des acteurs : faire baisser les chiffres des accidents.

En effet, le niveau de risque est toujours élevé et continue de générer des incapacités permanentes de travail et des décès (seconde cause de mortalité au travail après le risque routier).

De nombreuses personnes associent le domaine des travaux en hauteur aux personnes qui travaillent sur cordes. Mais cela apporte une vision erronée du problème. D’une part parce que les cordistes ne représentent qu’une partie des personnes amenées à travailler en hauteur ; d’autre part parce que ces professionnels sont des personnes qualifiées, dûment formées aux mesures de prévention sur leurs postes de travail, et aux mesures de protection. Différents systèmes de formation permettent d’évaluer le niveau de compétence de ces professionnels, le CQP cordiste étant l’un des plus utilisés en France.

Mais qu’en est-il des compétences des autres personnes qui sont amenées à travailler en hauteur ? peintres, façadiers, installateurs de panneaux solaires ou de climatiseurs, charpentiers, égoutiers, personnes chargées de la maintenance, en usine, sur la voirie, sur des infrastructures agricoles… Utilisation temporaire d’un simple escabeau, mise en place et utilisation d’un échafaudage, utilisation d’une nacelle ou circulation sur passerelle, sur terrasse, toutes les situations de travail en hauteur nécessitent d’analyser le risque et de prendre des mesures adaptées au poste de travail, dans le respect des 9 principes généraux de prévention. Cette analyse de risque et les mesures qui en découlent doivent être retranscrites dans le DUER (document unique d’évaluation des risques).

Une situation de travail en hauteur amène généralement à plusieurs phases, mais il est fréquent qu’une seule soit prise en compte. Ces phases peuvent être l’accès, le cheminement ou la circulation sur zone, le positionnement et les déplacements sur le poste, le secours ou l’évacuation. Ainsi, pour un même travail à réaliser, une personne peut traverser des configurations différentes qui nécessitent des mesures et du matériel différents.

Mais pour savoir prendre des mesures adaptées, il faut avoir un minimum de connaissances et de compétences. C’est le rôle de l’information et de la formation. Le domaine des travaux temporaires en hauteur est déjà réglementé dans le Code du Travail, et compte aussi des textes de référence sous forme de Recommandations de la CNAMTS, et d’éditions documentaires de la part de l’INRS ou de l’OPPBTP. Cependant, contrairement au risque électrique qui compte un référentiel NF C18-510, ou au domaine de la radioprotection dont l’Arrêté du 6 décembre 2013 expose les modalités de formation d’une personne compétente et de certification des organismes de formation, on ne trouve pas de texte de type référentiel, permettant de poser les compétences attendues des personnes exposées à ce risque, en fonction du niveau de l’exposition.

Depuis sa création en 2009, le SYFFORHA, Syndicat Français pour la Formation en Hauteur, s’est attaché avec ses adhérents, à développer et à respecter une Charte Qualité visant à s’assurer d’une part de la qualité du travail des formateurs, et d’autre part de la qualité des formats et des contenus en fonction des demandes de formation.

La campagne « travaux en hauteur, pas droit à l’erreur » lancée par le Ministère du Travail, à laquelle s’associent le Ministère de l’Agriculture, la CNAMTS, l’INRS, la MSA, le RSI, le CNRACL et l’OPPBTP, offre une opportunité de se positionner vis-à-vis des attentes de ces différents acteurs nationaux. Le SYFFORHA souhaite accompagner cette initiative en mettant en place un label visant non seulement à s’assurer du respect de sa Charte par les adhérents, mais également à poser les bases d’un véritable référentiel de compétences. L’audit d’obtention du label, et les travaux qui seront conduits avec les adhérents et exposés aux différents partenaires sur 2014 et 2015, iront dans le sens du développement des compétences, pour la baisse des accidents causés par une chute de hauteur.

Auteur : Sandrine Liéval, Secrétariat général du SYFFORHA.

Les derniers produits des risques professionnels

Réagissez en laissant votre commentaire !