Le travail peut-il devenir supportable ?

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Entretien avec Yves Clot et Michel Gollac.

Le travail demeure une source de plaisir pour certains, mais pour beaucoup d'autres, il est devenu difficile à supporter. Yves Clot, psychologue du travail, et Michel Gollac, sociologue, présentent leur nouvel ouvrage "Le travail peut-il devenir supportable ?" dans une interview exclusive. Extrait :

Vous titrez votre ouvrage « le travail peut-il devenir supportable » ? En quoi est-il supportable ou insupportable ?

Yves Clot : Pour définir le travail qualifié P. Naville reprenait à T. Veblen sa jolie formule : « L’homme possède le goût du travail efficace et déteste les efforts inutiles. Il a le sens des avantages de la fonctionnalité et de la compétence ainsi que celui des inconvénients de l’absurdité, du gaspillage ou de l’incompétence ». Ce qui rend le travail supportable, bien que ce soit par nature une activité contrainte, c’est la possibilité de cultiver ce goût. C’est encore possible, malgré tout, dans beaucoup de situations de travail. Il ne faut jamais l’oublier. Mais ce qui le rend supportable c’est aussi qu’il nous permet de sortir de nous-mêmes. Lire la suite de l'entretien...

Vous êtes tous deux de disciplines différentes : quels constats communs sur l'évolution des conditions de travail et leur prise en charge ?

Michel Gollac : Premier constat commun : les évolutions du travail sont dangereuses pour la santé. Les approches cliniques, qu’elles soient d’ailleurs le fait de psychologues, de sociologues, de chercheurs en gestion, d’ergonomes, de médecins… montrent la souffrance au travail qui s’exprime, notamment celle engendrée par une évaluation déconnectée du travail réel et celle causée par un travail « ni fait ni à faire ». Les sociologues signalent d’une part que les conditions physiques de travail sont également problématiques et d’autre part que la souffrance mentale peut ne pas s’exprimer, voire n’être pas consciemment ressentie et se traduire par des troubles somatiques, et ils tendent à considérer que les transformations de la société favorisent l’expression de la souffrance au travail. Mais ils constatent aussi, notamment grâce aux enquêtes de la Dares sur les conditions de travail, un accroissement des causes objectives de souffrances au travail. Lire la suite de l'entretien...

Auteur : ANACT.

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