Pourquoi un espace dédié à l'ergonomie et au bien-être au poste de travail?

Pour aider à mieux comprendre ce que doit être une intervention en ergonomie, en amélioration des conditions de travail pour le salarié.

Ce qui est central pour nous, ce sont les qualités d'usage des bâtiments et espaces (bureaux open space ou postes industriels) destinés à accueillir des salariés.

Ces mêmes espaces doivent intégrer la dimension santé et sécurité au travail des futurs occupants. et s'inscrire dans un processus d'amélioration du travail et d'optimisation de la production : au travers des présentations sur stand qui sont effectuées par des professionnels de l'environnement du travail et différents praticiens impliqués en santé et sécurité au travail.

Cet espace dédié est une véritable vitrine des matériels et process existants sur le marché répondant à notre réel souci de présenter une vision moderne des interventions en ergonomie et bien-être au travail.

Existe t-il des chiffres sur le marché de l'ergonomie

Il n’existe pas de « marché de l’ergonomie » à proprement parler, mais des marchés en relation avec les problématiques traitées, mais non quantifiables.

L’ergonomie ne peut se quantifier, elle n’est pas un produit. On quantifie les volumes de chaussures de sécurité, de bouchons d’oreilles ou de gants de protection vendus.

Alors que l’ergonomie permet une meilleure compréhension du travail inter et pluridisciplinaire : « Le rôle de l’ergonomie est de contribuer à relier deux formes de connaissances, l’une conceptuelle et l’autre concrète et particulière des situations de travail » explique François Daniellou, professeur d'ergonomie à l'École Nationale Supérieure de Cognitique de l'Institut Polytechnique de Bordeaux. Il est directeur du Département d'Ergonomie des Systèmes Complexes.

L’ergonomie apporte une compréhension du travail et des déterminants qui interagissent et conduisent à accomplir les tâches d’une manière spécifique dans une organisation ,elle prend en compte le poste et, au-delà, l’activité générale.

Elle fait le lien entre le microscopique et le macroscopique, elle vise à rechercher ce qui permettra d’agir sur l’organisation pour qu’elle aille mieux et à transformer le travail - dans un double objectif de santé et de performance.

Les TMS (traumatismes musculo squelettiques)

En 2008, selon le Ministère du Travail français, ils ont coûté aux entreprises 8,4 millions de journées de travail perdues et environ 800 millions d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises. On peut presque parler de pandémie, tant le nombre de TMS est important dans la plupart des pays. Selon une étude d'Eurogip du 1ersemestre 2008 sur les maladies professionnelles en Europe, les TMS sont la principale cause des maladies professionnelles dans 6 des 8 pays européens étudiés : Belgique, Espagne, France, Italie, République Tchèque, Suède. Les TMS reconnus représentaient en 2005 plus de 89% des maladies professionnelles en Espagne et plus de 75% en France.

Les TMS sont à l’origine de plus de 80% des maladies professionnelles déclarées, tous secteurs confondus. Entre 2003 et 2009, le nombre de ces maladies chroniques affectant muscles, tendons et nerfs a progressé de 50%. Toutes les classes d’âges sont affectées, seniors comme jeunes (90% des maladies professionnelles déclarées chez les 25-34 ans).

Les RPS (risques psycho-sociaux)

Ce sont des facteurs de risque récemment pris en compt epar nos instances publiques, ce qui fait que la France ne dispose pas d’enquête nationale spécifique sur le stress au travail, mais les enquêtes périodiques «conditions de travail» de la DARES donnent des indications portant sur les facteurs de stress au travail : plus d’un travailleur sur deux travaille dans l’urgence, plus d’un sur trois reçoit des ordres ou des indications contradictoires, 1/3 déclare vivre des situations de tension dans ses rapports avec ses collègues ou sa hiérarchie. Par ailleurs, d’après une étude IFOP d’Août 2007 : 73% des salariés se disent «stressés» au travail, 20% avouent faire du présentéisme et 29% seulement estiment que la pénibilité du travail est plutôt physique (contre 70% qui pensent qu'elle est davantage psychologique).

L’ergonomie se préoccupe de l’adaptation du travail à l’individu et non l’inverse comme ce fut des décennies durant

Elle prend en considération « le fonctionnement » de l’individu en activité de travail pour aménager l’espace de travail, concevoir des outils, des équipements, des logiciels, du mobilier, et ce, quels que soient la taille de l’organisation et les types de tâches réalisées.

L’ergonomie observe et approfondit des connaissances sur le fonctionnement de l’individu au travail et sur les conditions de travail optimales

Dans les situations de travail existantes, elle met en évidence et cherche à corriger les différents éléments qui entravent la santé, la sécurité et l’efficacité des personnes qui travaillent ou l’efficacité des systèmes de production.

Dans ces conditions, il est impossible de quantifier les coûts d’une chaîne de production adaptée pour une meilleure santé au travail, des postes de travail intégrant des actifs handicapés, du mobilier de bureau adaptable et de l’ensemble des accessoires qui permettent d’améliorer les gestes et postures répétitives.

Comment chiffrer le marché des RPS, qui nécessitent une écoute attentive de professionnels spécifiquement formés ?

En savoir plus sur Le village de l'ergonomie à Expoprotection.

Auteur : communiqué de Nicole Peyronnet Le Martin, Ergonoma.