Réalisée à partir d'une enquête portant sur un échantillon de près de 50.000 salariés du privé et du public, cette analyse permet de dresser une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. Sans préjuger des situations nécessairement spécifiques de chaque entreprise ou organisme administratif, elle permet donc d'orienter les actions menées par les acteurs de l'évaluation et de la prévention des risques. En voici quelques enseignements majeurs.
- Horaires atypiques : Fonction publique hospitalière, commerce et transports plus concernés.
- L’intensité du travail plus importante dans l’industrie, la FPH, le commerce et les transports.
- Une “latitude décisionnelle” plus faible dans l’industrie, le commerce et les transports.
- La difficulté à effectuer son travail correctement plus souvent invoquée dans les fonctions publiques.
- La crainte de l'erreur plus intense dans la FPH, l’agriculture, la construction et l’industrie.
- Agressions et violence : la FPH en première ligne.
- Produits chimiques : construction, industrie et FPH plus exposés.
- Exposition aux agents biologiques : la FPH et l'agriculture très au-dessus de la moyenne.
- Davantage de contraintes physiques intenses dans la construction, l'agriculture.
“En 2010, tous secteurs confondus, 15 % des salariés travaillent la nuit, et 16 % pratiquent le travail en équipes (2x8, 3x8 ou autres), tandis qu’un tiers travaillent le dimanche, même occasionnellement”, relèvent les analystes de la Dares. Des contraintes horaires qui pèsent tout particulièrement sur les salariés de la Fonction publique hospitalière (62 %), ainsi que du transport et du commerce. (46 %).
“La moitié des salariés de l’industrie subissent au moins trois contraintes de rythme de travail contre 39 % de l’ensemble des salariés. Ils sont plus concernés que les autres salariés par le déplacement automatique d’un produit ou la cadence d’une machine”, relève l'étude. Dans la FPH, le commerce et les transports, c'est plutôt la nécessité de répondre sans délai à une demande extérieure qui engendre de la pression.
“Dans l’industrie, où travaillent de nombreux ouvriers, et dans le commerce et les transports, les marges de manoeuvre sont plus faibles : les salariés sont moins nombreux à pouvoir faire varier les délais fixés ou à pouvoir changer l’ordre des tâches à accomplir”, observe la Dares.
Les salariés des fonctions publiques sont plus nombreux à éprouver des difficultés pour faire leur travail correctement. Dans la FPH, ils invoquent le manque de moyens (27 %) ou des collègues en nombre suffisant (29 %), tandis que dans la FPE et la FPT ils mettent en cause le déficit “d’informations claires et suffisantes” et de “formations adaptées”.
“Dans la plupart des secteurs, les salariés craignent qu’une erreur dans leur travail ait des conséquences graves : ce risque est identifié par les deux tiers des salariés en moyenne, et par les trois quarts environ des salariés de la FPH, de l’industrie et de la construction”, souligne l'enquête. Une crainte plus intense pour les salariés de la FPH : 69 % redoutent de “porter atteinte à leur sécurité ou à celle d’autres personnes”.
Quelque 9 % des salariés signalent en vivre “régulièrement” des tensions lors du contact avec le public. C'est le cas de 17 % des agents de la FPH. Parmi l’ensemble des salariés, 9 % déclarent par ailleurs avoir été victimes d'agressions verbales de la part de leurs collègues ou de leurs supérieurs. Une proportion qui atteint 18 % dans la FPH.
Selon l'enquête, en 2010, 1 salarié sur 3 était exposé à au moins un produit chimique dans l’exercice de son activité. Les salariés de la construction et de la FPH sont les plus fréquemment exposés (respectivement 61 % et 55 %), suivis par ceux de l’industrie (45%) et de l’agriculture (43 %).
L'exposition aux agents biologiques concerne 76 % des salariés de la FPH et 37 % des salariés du monde agricole, contre seulement 22 % des salariés dans leur ensemble.
“Quelque 38 % des salariés sont exposés à une contrainte physique intense. La construction (62 %) et l’agriculture (54 %) sont les secteurs les plus touchés. Le commerce et les transports (45 %) et la FPH (44 %) sont également fortement concernés”, relève l'étude.
Pour aller plus loin :
L'étude “Les risques professionnels en 2010 : de fortes différences d’exposition selon les secteurs”, Dares Analyses, février 2013, téléchargeable librement sur le site internet de la Dares, à l'adresse suivante : travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2013-010.pdf.
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité
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