Smartphones, SMS, GPS : mieux sensibiliser les salariés aux nouveaux dangers au volant

”Le phénomène d’hyper-connectivité et les nouvelles technologies font leur entrée dans la sphère automobile et viennent perturber la conduite des Français”, constate une récente enquête réalisée par Ipsos. De fait, un nombre croissant de Français avoue ne pas résister à la tentation d'utiliser au volant les nombreuses fonctions de leurs smartphones. Des comportements à haut risque qui doivent faire l'objet d'une meilleure sensibilisation, notamment en milieu professionnel.

L'augmentation du nombre de smartphones va-t-elle déboucher sur celle des accidents de la route ? À en croire la seconde vague de l'Observatoire de la conduite responsable réalisé par Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes, le risque est réel. Banalisation de l'usage des smartphones au volant Cette enquête démontre en effet que l’utilisation des nouvelles technologies au volant se banalise dangereusement. Ainsi, “31% des Français téléphonent parfois en conduisant, avec un kit mains libres ; 26% avouent téléphoner sans kit mains libres en conduisant ; 24% admettent paramétrer leur GPS en roulant ; 20% disent envoyer et lire des SMS ou des mails au volant ; 3% avouent surfer sur Internet, et… 1% regarder des films en conduisant !”

Des pratiques hélas de plus en plus courantes : “L’usage des SMS ou mails au volant connaît la plus forte progression de puis la vague d’enquête de l’année précédente (+8 points)”, soulignent les experts d’Ipsos.

Le risque d'accident multiplié par quatre !

Or, ces comportements sont à hauts risques. En effet, lorsqu'un automobiliste utilise son téléphone, sa rapidité de réaction chute de 30 à 70 %, il regarde moins souvent dans ses rétroviseurs, il a tendance à se laisser déporter jusqu’à mordre l'autre voie, et il oublie plus fréquemment de s'arrêter au passage piéton… Si bien que, selon les experts, l'usage du téléphone multiplie le risque d'accident par quatre !

Sanctionner et sensibiliser

Conscients du danger, les pouvoirs publics ont décidé de réprimer plus sévèrement l’usage du téléphone au volant. Depuis le mois de janvier dernier, celui-ci est passible d'une amende de 135 € et de 3 points en moins sur le permis de conduire, au lieu de 35 € et moins 2 points auparavant.

Toutefois, les professionnels de la prévention estiment que la répression ne suffira pas à modifier les comportements. Pour y parvenir, il faut aussi promouvoir les bonnes pratiques, notamment dans les entreprises, grandes utilisatrices de technologies mobiles.

Document unique et protocole de communications

Les employeurs sont ainsi tenus de prendre en compte les dangers de la route dans leur document unique d'évaluation des risques. Et ils doivent aussi engager des actions susceptibles de les réduire. À cette fin, l'établissement et la diffusion d’un protocole de communications régissant l'usage du téléphone et des mails lors des déplacements constitue une bonne base de travail (voir encadré). Ce document de référence permet de poser solennellement l'interdiction de communiquer au volant. Toutefois, il faut aussi s’assurer que cette règle est respectée dans la pratique quotidienne, tant par les salariés que par la ligne hiérarchique. La modification effective habitudes étant une oeuvre de longue haleine, des actions régulières de sensibilisation ne seront pas superflues !

Établir un protocole de communications

Face à l'augmentation du nombre de salariés nomades, à l'allongement des durées de trajet domicile-travail et à la banalisation des technologies mobiles, les entreprises sont tenues d’élaborer un “protocole de communications” à respecter lors des déplacements. Selon l'Institut national de recherche et de sécurité, il doit notamment spécifier les principes suivants :

  • Interdiction d’utiliser le téléphone au volant, quel que soit le dispositif utilisé (le salarié n’est pas joignable pendant le temps de conduite) ;
  • Communications quand le véhicule est à l’arrêt ;
  • Renvoi automatique des appels sur une messagerie quand le salarié est au volant ;
  • Détermination de plages d’appels sur les temps de pause de conduite

Pour aller plus loin :

  • La seconde vague de l'Observatoire de la conduite responsable est disponible sur le site internet de la Fondation Vinci Autoroutes pour une conduite responsable : http://fondation.vinci-autoroutes.com.
  • Des affiches sur le danger du téléphone au volant sont proposées sur le site de l’INRS : www.inrs.fr.
  • Des manuels pédagogiques et des informations sur les aspects légaux de la gestion du risque routier sont disponibles auprès de la Société d’édition et de protection route (SEPR) : www.sepr-route.fr.

Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité

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