Management de la sécurité : le Mase séduit largement

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A l'occasion du dernier salon Préventica à Lyon, Nicolas Chouteau, administrateur de l'association Mase Rhône-Alpes est venu présenter le fonctionnement du Mase, ce système de management de la sécurité issu des industries pétrolières et chimiques. Témoignages à l'appui, il souligne combien ce système séduit aujourd'hui tous les secteurs.

Enthousiaste, Nicolas Chouteau est venu présenter le fonctionnement du dispositif Mase à une salle comble et attentive. "En premier lieu, commence-t-il, il faut souligner que le Mase fonctionne sous un statut d'association loi 1901 - Nous ne sommes donc pas là pour faire des bénéfices. Cette association regroupe les entreprises adhérentes utilisatrices, c'est-à-dire celles qui souhaitent que le système Mase soit adopté par leur fournisseur, et les entreprises extérieures, dites intervenantes qui sont certifiées ou en cours de démarche."

Premier système de management de la sécurité en France

A l'origine, le "Manuel d'amélioration de la sécurité des entreprises - Mase" est né d'un guide des bonnes pratiques élaboré par Esso pour gérer ses sous-traitants dans les années 1990. Et puis, petit à petit il a séduit d'autres entreprises de secteurs voisins jusqu'à aujourd'hui être présent dans des entreprises aussi diverses que la construction, le nettoyage ou la chimie. "Une étude sur les systèmes de management de la sécurité en France a révélé que le Mase est même le premier système de management de la santé-sécurité-environnement en France. Ainsi, aujourd'hui, il concerne 160 entreprises utilisatrices, 3943 entreprises intervenantes au sein de 7 associations régionales." détaille Nicolas Chouteau.

Un système ouvert aux petites entreprises

"Parmi les idées reçues concernant le Mase, on retrouve souvent l'a priori que seules, les grandes entreprises peuvent s'y lancer. C'est complètement faux puisque aujourd'hui, en Rhône-Alpes par exemple, 37% des entreprises certifiées ont moins de 20 salariés et 10% moins de 10 !" s'exclame l'administrateur. Cet état de fait s'explique par le fonctionnement et la finalité même du Mase.

Une certification très souple

En effet, le Mase a bien été créé pour que les fournisseurs et sous-traitants de grandes entreprises (entreprises utilisatrices) puissent prouver leur engagement dans un processus d'amélioration et de maîtrise de la sécurité. Le dispositif doit donc être adapté à toutes les tailles d'entreprise. Ensuite, le Mase est géré par les entreprises elles-mêmes. Ce sont elles qui accordent ou non la certification. Elles sont leur propre garant que le dispositif est efficace. Le référentiel, qui comporte 5 axes (engagement de la direction, compétence et qualification professionnelle du personnel, préparation et organisation du travail, analyse des écarts, mesure des résultats et amélioration continue, s'adapte à chaque cas particulier. "On peut enlever les points qui ne sont pas pertinents" explique Nicola Chouteau.

Comment devenir certifié / adhérent ?

Chaque association régionale dispose d'un comité de pilotage réunissant généralement une dizaine d'entreprises utilisatrices et une dizaine d'entreprises intervenantes, qui examine les dossiers soumis tous les mois, accordant la certification (ou non) pour 1 an ou 3 ans.

Audit et auditeur

C'est un auditeur, engagé par l'association après un test oral et une période de formation, qui présente son avis sur le dossier d'après l'audit qu'il a effectué. Les auditeurs sont eux-mêmes évalués et peuvent perdre leur agrément. La certification s'applique forcément à un ensemble cohérent d'organisation qui a un pouvoir d'organisation suffisant. "Ainsi on peut certifier une agence régionale mais pas une équipe chantier ou un contrat-client", précise Nicolas Chouteau.

Trois étapes

Concrètement, après une inscription, l'entreprise bénéficie d'une réunion d'information pour débroussailler le dispositif. Elle a ensuite 9 à 18 mois pour mettre en place le système (statut "en cours de démarche"). Avant l'audit proprement dit, l'association réalise une réunion de préparation.

Entreprises utilisatrices

Les entreprises utilisatrices, elles, n'ont pas l'obligation d'être "'masée", mais elles doivent cependant prouver qu'elles possèdent un système de management de la sécurité aussi exigeant que le Mase. Il sera validé par le comité de pilotage pour acceptation de l'adhésion.

Dans les 2 cas, les entreprises sont assujetties à un reporting sécurité tous les 6 mois.

Efficacité prouvée mais attention il faut travailler !

"Notre bilan 2010, montre le dynamisme du Mase et le succès qu'il connaît auprès d'un nombre croissant d'entreprises. Ainsi, en Rhône-Alpes, nos audits ont porté sur 44% de demande initiale et 56% de renouvellement. Les résultats des audits montrent 55% de certification pour 3 ans, 32% pour 1 an et 13 % d'échec. Car, la certification est loin d'être acquise. Si l'entreprise n'est pas au niveau, elle est recalée", insiste l'administrateur régional. Quant à l'efficacité de ce système de management, "nous l'avons démontrée en analysant les courbes de taux de gravité/fréquence des accidents. Ces taux diminuent avec Mase et avec le temps dans Mase. Ainsi, au bout de 2x3 ans, on constate deux fois moins d'accidents que la moyenne nationale y compris dans le tertiaire" ajoute-t-il.

"Le Mase nous facilite le travail"

Régina Manent, dirigeant de l'entreprise de construction et de nettoyage "CBM Lextrait Manent", témoigne : "Quand nous avons eu besoin de nous attaquer à la sécurité nous nous sommes tournés vers le Mase. C'était il y a 2 ans. Nous sommes actuellement certifiés pour 3 ans. Outre que le Mase nous permet de mieux maîtriser la santé-sécurité et l'environnement, il constitue une bonne garantie pour nos clients, y compris ceux qui ne l'exigent pas et, il ne faut pas l'oublier, il procure de la satisfaction au personnel" explique-t-elle. "C'est difficile de s'en rendre compte au début, car l'installation n'est pas toujours aisée. Mais une fois lancé, on s'aperçoit qu'on bénéficie d'une meilleure organisation : sur les chantiers le matériel est toujours adéquat et entretenu, la communication s'est améliorée et nous avons des remontées d'informations pertinentes et on note un net changement de comportement vis-à-vis du danger. En outre, l'inscription au Mase nous permet d'échanger avec d'autres entreprises, poursuit-elle, c'est pourquoi, à présent chez nous, personne ne voudrait revenir en arrière".

Les étapes historiques du Mase

  • 1996 : premiers regroupements d'industriels pour réfléchir à l'amélioration de la sécurité autour de l'Etang de Berre et création d'un comité de pilotage autour d'un document de certification basé sur les bonnes pratiques d'Esso.
  • 1997 : Création de Mase Val de Seine (qui deviendra Mase Normandie) et rédaction d'un référentiel pour l'évaluation des sous-traitants.
  • 1999 : Création de Mase Flandres-Côte d'Opale (qui deviendra Mase Nord-Pas de Calais-Picardie)
  • 2004 : Création de Mase Rhône-Alpes
  • 2005 : Création de Mase Est et de Mase National
  • 2006 : Création de Mase Atlantique
  • 2008 : Création de Mase Sud-Ouest et application du système commun Mase-UIC discuté en 2007. A partir du 1er septembre 2008, les sous-traitants construction, maintenance, logistique de l'industrie chimique des sites Seveso "seuil haut" doivent être certifiés Mase.

Auteur : Par Sophie Hoguin, actuEL-HSE.

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