Bien se protéger contre les risques d'atmosphère explosive

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Les PMI-PME ont tendance à sous-estimer les risques liés à la concentration de gaz, de solvants ou de poussières qui peuvent se transformer en atmosphère explosive. On décompte plus de 1 360 accidents entre 1992 et 2010.

A l'instar des concentrations de gaz et de vapeurs, les nuages de poudres alimentaires ou de poussières métalliques ou végétales peuvent, sous certaines conditions, entraîner la formation d'atmosphère explosive (Atex). Laquelle consiste en une « réaction brusque d’oxydation ou de décomposition entraînant une élévation de température, de pression ou les deux simultanément ». Le risque n'est pas négligeable : entre 1992 et 2010, plus de 1 360 explosions ont été répertoriées dans la base de données Aria du Barpi. Il s'agit bien sûr de la partie émergée de l'iceberg. « Des explosions se produisent régulièrement mais, heureusement, dans bon nombre de cas, il n'y a pas de victime », tempère Bernard Piquette, directeur adjoint à la direction de la certification à l'Ineris.

Pour limiter les situations à risques, le législateur européen a adopté successivement deux directives dites « Atex ». La plus ancienne (1999/92/CE) concerne les entreprises soumises aux atmosphères potentiellement explosives et l'autre (94/9/CE) vise les fournissent des matériels. La première oblige les entreprises à évaluer les risques incluant la probabilité que des atmosphères explosives soient créées en présence d’une source d’inflammation. Les emplacements dangereux doivent être signalés aux points d’entrée et, lorsque des gaz ou des liquides inflammables sont manipulés, l'entreprise doit limiter les fuites et identifier les sources potentielles de dégagement. Ensuite, il convient d'assurer une bonne ventilation des locaux de sorte à être toujours au ¼ de la limite inférieure d'explosivité (L.I.E) même en cas de dysfonctionnement du process. « Attention toutefois, en cas de risque d'explosion due à la présence de poussière, le fait de ventiler peut mettre la poussière en suspension et augmenter le risque », met en garde Bernard Piquette. Classement de zones

Enfin, si le risque n'est pas totalement écarté, il faut veiller à n'utiliser que les seuls équipements conçus pour fonctionner dans ce type d'atmosphère, conformément à la directive Atex 94/9/CE. La législation oblige, en effet, l'entreprise à définir trois types de zones classées par ordre de gravité de 0 à 2. 0 signalant un risque hautement probable (voir encadré). Le classement de la zone a son importance puisqu'il impacte le choix des appareils. Lesquels sont classés en trois catégories (de 1 à 3) selon le degré de protection requis par la zone où ils seront implantés. Certains prestataires savent mettre en conformité les équipements tels que les chariots, pompes, et autres machines aux exigences de la directive Atex.

C'est notamment le cas de Pyroban France, qui fournit des solutions de sécurité antidéflagrante . « Nous éliminons ou rendons inopérante toute source déclenchante comme une étincelle d'origine électrique ou électrostatique ou tout autre point chaud », explique Jean-Marie Constant, directeur général pour la région Sud Europe. L'équipement est soumis, avant sa conversion, à un diagnostic qui permet d'évaluer les risques, puis de les éliminer. Sans pour autant que l'équipement ne perde ses qualités intrinsèques. « Il doit par exemple afficher le même tour minute et réclamer la même périodicité entre deux maintenances quelque soit l'environnement où il est appelé à fonctionner », précise le directeur de Pyroban France, qui compte parmi ses clients des grands de l'agroalimentaire (Coca-Cola, Nestlé) de la parfumerie (L'Oréal), de la pharmacie (Glaxosmithkline), du secteur pétrolier (BP, Shell), etc. Pyroban fait face, depuis quelques mois, à des demandes d'industriels qui souhaitent revoir leur zonage afin de limiter les coûts de conversion d'équipement. Sachant que cette opération peut doubler, voire tripler, le prix de la machine. Bien sûr, les grandes entreprises ne sont pas les seules concernées par l'Atex. A la différence de ces dernières, les PMI et PME manquent de connaissance sur ce sujet. Notamment celles qui utilisent des cabines peintures ou qui ont un atelier de menuiserie. « Ce sont ces entreprises qui sont les plus vulnérables, cela nécessite des actions de sensibilisation et de formation », constate le directeur de l'Ineris.

Les différentes zones Atex

L'entreprise concernée doit classer ses zones selon la durée et la fréquence de présence d'une atmosphère explosive.

  • Zone 0 : présence permanente de l'atmosphère gazeuse explosive, estimée > 1000h par an.
  • Zone 1 : présence occasionnelle de l'atmosphère gazeuse explosive, estimée 10h < x < 1000h par an.
  • Zone 2 : présence rare de l'atmosphère gazeuse explosive, estimée < 10h par an.
  • Zone 20 : présence permanente de l'atmosphère poussiéreuse explosive, estimée > 1000h par an.
  • Zone 21 : présence occasionnelle de l'atmosphère poussiéreuse explosive, estimée 10h < x < 1000h par an.
  • Zone 22 : présence rare de l'atmosphère poussiéreuse explosive, estimée < 10h par an.

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Auteur : dossier de l'INFO Expoprotection.

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