Traitement des déchets : Protéger les salariés et l'environnement

Classé dans la catégorie : Général

Un dossier de l'INRS.

Faisant écho aux préoccupations environnementales, le secteur du traitement des déchets connaît un développement rapide. Qu'ils soient chargés de collecter les déchets, de les trier, de les recycler ou encore de les éliminer, les salariés sont confrontés à de nombreux risques professionnels. Quels sont ces risques ? Comment les prévenir ? Voici quelques éléments de réponse.

Protéger l'environnement figure aujourd'hui parmi les priorités de nombreux pays. Cela passe par une meilleure gestion des déchets : en produire moins et mieux les valoriser. Au niveau européen, cette volonté politique s'est concrétisée par l'adoption d'une série de directives qui ont notamment introduit la notion de « responsabilité élargie du producteur » : les fabricants et les distributeurs de certains produits manufacturés (véhicules, pneumatiques, matériels électroniques, textiles...) sont désormais impliqués dans le recyclage et l'élimination des biens qu'ils commercialisent. Ce cadre réglementaire a favorisé le développement de filières complètes de recyclage et contribué à la croissance rapide du secteur de la collecte et du traitement des déchets. Aujourd'hui, en France, il emploie près de 120 000 personnes.

Sinistralité élevée

De la collecte des déchets au traitement des eaux usées, du recyclage à la dépollution de sites industriels, le secteur recouvre un très large panel d'activités et de métiers. Mais il se caractérise globalement par des indicateurs de sinistralité préoccupants. La fréquence et la gravité des accidents sont par exemple près de 2 fois supérieures aux moyennes nationales. Les salariés affectés à la collecte d'ordures ménagères présentent notamment des risques accrus d'accidents de la circulation. Le nombre de maladies professionnelles est lui aussi supérieur à celui des autres secteurs. Les principales pathologies observées sont les troubles musculosquelettiques (TMS) et les allergies, fréquentes dans les activités de compostage.

Des métiers à risques

Cette sinistralité s'explique par l'existence de facteurs de risque « classiques » dans les activités industrielles : déplacements, gestes répétitifs, postures difficiles, chutes, manutentions, travail en flux tendu, cadences élevées... Mais elle tient également aux spécificités du secteur. Le contact avec des eaux usées, des déchets ou certains produits de traitement peut exposer les salariés à des composés toxiques (plomb, dioxine, hydrocarbures...) ou à des micro-organismes pathogènes (moisissures, bactéries). L'activité nécessite parfois la mise en œuvre de procédés ou de machines dangereuses (broyeurs, compacteurs, incinérateurs...) ou produisant des émissions nocives (poussières, aérosols...). Par ailleurs, certaines activités emploient une main-d'œuvre peu qualifiée, faiblement sensibilisée et souvent insuffisamment formée à la prévention des risques.

La prévention

La prévention doit tenir compte de ces particularités et s'adapter aux spécificités de chaque entreprise. La démarche repose en premier lieu sur une évaluation rigoureuse des risques. Il s'agit de dresser un inventaire des dangers liés à chaque poste de travail. Cette analyse préalable, consignée par écrit dans le document unique permettra de définir les mesures de prévention les plus pertinentes. La prévention doit idéalement intervenir en amont dès la conception des lieux et des méthodes de travail : mise en place de processus industriels limitant les émissions d'aérosols (poussières, particules, vapeurs), isolement des opérations polluantes, installation de dispositifs d'assainissement et de traitement de l'atmosphère des locaux de travail... L'organisation du travail doit elle aussi être pensée pour limiter le nombre de salariés exposés aux risques et réduire les temps d'exposition. La prévention passe également par la mise en place d'actions d'information et de formation des salariés. Si les mesures de protection collective demeurent insuffisantes pour limiter les risques, l'utilisation d'équipements de protection individuelle (gants, masques...) peut être envisagée. Pour les aider dans la mise en place de leur démarche de prévention, les entreprises peuvent s'appuyer sur les services prévention des Carsat.

Salon Pollutec (du 30 nov. au 3 déc. – Lyon)

Le 24e Salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement se tiendra à Lyon du 30 novembre au 3 décembre 2010. Pour l'INRS, la manifestation sera l'occasion de sensibiliser le public à la prévention des risques professionnels dans le secteur de l'environnement. Un stand commun INRS/CNAMTS sera mis en place. Plusieurs conférences animées par les experts de l'Institut figurent au programme du salon. Elles porteront notamment sur les activités de dépollution des véhicules hors d'usage, l'étiquetage des produits chimiques ou encore la collecte des déchets ménagers. Plus d'information

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