Faudra-t-il des classes low cost, business et premium pour les accès réseau ?

Après la révolution du mobile il y a vingt ans, nous vivions maintenant la révolution du numérique et le progrès pour nous change de sens.

Aujourd’hui, le progrès c’est écouter de la musique via YouTube sur son mobile comme si on écoutait la radio, transformer son poste de télévision en kiosque multimédia, regarder les news dans son train sur sa tablette graphique, et dans son entreprise, profiter du « cloud » et des nouveaux environnements virtuels. En faisant tout cela le plus naturellement du monde, avec un confort d’utilisation et un niveau de qualité parfaits.

De ce point de vue, la fiabilité du bon vieux réseau téléphonique des années 70, et l’excellente qualité des réseaux mobiles dés leur démarrage dans les années 90, nous ont fait prendre de mauvaises habitudes.

Les réseaux, nouveaux freins au progrès

Car ce progrès là, tous ces nouveaux usages dépendent étroitement de la qualité et de la performance des infrastructures de réseau mises en place depuis trente ans par les opérateurs, qui sont aujourd’hui menacés de saturation.

Paradoxe : ces autoroutes de fibre optique, ces câbles sous marins, ces satellites, ces réseaux mobiles 3G, hier symboles absolus du progrès technologique sont aujourd’hui considérés, par leur incapacité à supporter la charge qu’on leur impose, comme des freins au progrès tout court.

De même que la nature n’a pas programmé les arbres pour monter jusqu’au ciel, les réseaux qui quadrillent la planète n’ont été conçus ni dimensionnés pour supporter la croissance exponentielle du trafic qui est la conséquence intrinsèque de la révolution du numérique.

Low cost, business ou premium

Doit on envisager dans l’avenir des crashes réseau à répétition, privant de son et d’image des millions de consommateurs et de professionnels avides de progrès ?

Cette éventualité reste peu probable dans l’immédiat, mais ce qui est certain, c’est que les utilisateurs que nous sommes devront s’habituer à payer le progrès que représente la diffusion multimédia numérique à son juste prix. Une sorte de retour à la dure réalité en somme.

Rien de bien inhabituel, car nous le faisons déjà à chaque fois que nous achetons un billet d’avion, autre symbole du progrès accessible au plus grand nombre.

Il est d’ailleurs frappant de constater que l’évolution annoncée du marché de la diffusion multimédia numérique ressemble fortement à celle du marché du transport aérien.

Nous attendons naturellement d’un transporteur aérien quel qu’il soit qu’il nous amène à notre destination à l’horaire prévu dans des conditions parfaites de sécurité, et de la même façon nous comptons sur notre opérateur de télécommunications pour nous fournir le contenu multimédia que nous voulons dans des conditions de diffusion adéquates. Rien de plus normal, cela s’appelle le progrès.

Mais au-delà de la prestation de base, nous sommes prêts à payer plus cher notre billet d’avion pour obtenir un meilleur service. Partir à une date qui nous convient mieux, ou avoir un meilleur confort.

La qualité de service a un coût

Tout porte à croire que nous serons bientôt contraints de faire de même pour profiter de notre vidéo numérique ou de notre application préférée.

Nous opterons pour le low cost si nous pouvons nous contenter d’une connexion de base, avec une bande passante limitée à certaines heures de la journée.

Nous prendrons un abonnement « business » pour bénéficier d’une garantie de bande passante ou d’un choix plus étendu de contenus à toute heure de la journée.

Et nous craquerons pour une offre première classe ou Premium en cas de boulimie de vidéos HD en « prime time. »

La qualité de service sur les réseaux numériques a un coût qui doit être supporté par les consommateurs. C’est malheureusement le prix à payer pour maîtriser la croissance de l’industrie du numérique, et pour garantir que la course au progrès profite au plus grand nombre.

Dés aujourd’hui, des solutions sont disponibles pour y parvenir. La technologie française de Streamcore par exemple, permet déjà d’obtenir une visibilité complète et un contrôle dynamique des performances des réseaux, en affectant des niveaux de qualité de service différenciés par types de flux.

Auteur : Diaa Elyaacoubi, Présidente de Streamcore

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